Les faits se sont déroulés à Hirson, en 2008. Carine est une jeune fille désorientée. Elle a perdu son père d’une overdose. Elle est en conflit avec sa mère et vient d’être placée dans une famille d’accueil avec laquelle elle ne s’entend pas. Elle boit et prend quelques shoots de méthadone occasionnels pour oublier son mal-être.
Le 8 janvier 2008, elle se rend dans un centre d’addictologie d’Hirson et rencontre Isabelle*, une infirmière. Elle lui explique être accro à la cocaïne, l’ecstasy et l’héroïne. Isabelle lui prescrit un bilan urinaire qui révèle des traces de cannabis et est à la limite du taux positif pour l’opiacé. Elle l’oriente vers Sylvie*, un médecin généraliste, avec un courrier préconisant du subutex ou de la méthadone, selon le choix du praticien. Elle y griffonne le bilan des analyses d’urine que Sylvie n’arrive pas à déchiffrer. Après une auscultation et en se basant sur les dires de la jeune fille qui lui déclare être à une dose de 100 mg de méthadone par jour, elle lui préconise un traitement de 60 mg de méthadone par jour. Une dose qui peut être mortelle pour un corps non habitué, selon un expert. Carine se rend donc chez Catherine*, une pharmacienne qui lui fait prendre sa première dose. Le lendemain, Carine se sent mal, elle vomit et est somnolente. Sur les conseils de la pharmacienne, le traitement est arrêté et sa famille d’accueil l’emmène voir Isabelle, l’infirmière du centre d’addictologie. Cette dernière pense que ces symptômes sont dus au sevrage. Elle incite alors Carine à continuer son traitement. Celle-ci prend donc sa méthadone durant deux jours de plus. Le troisième jour, elle est retrouvée morte dans son lit. L’autopsie conclura à une mort par inhalation de liquide gastrique et insuffisance respiratoire. Autrement dit, la méthadone prescrite – accompagnée d’Advil et de cannabis retrouvé dans ses urines – a plongé Carine dans un tel sommeil, à la limite du coma, qu’elle n’a pas senti qu’elle s’étouffait.
Le procureur, convaincu de la bonne foi des prévenues, a requis la relaxe pour la pharmacienne et dix-huit mois de prison avec sursis pour le médecin et l’infirmière. Celles-ci ont finalement écopé de douze mois de prison avec sursis chacune. La pharmacienne, elle, a été relaxée.
http://www.lunion.presse.fr/accueil/un-surdosage-de-methadone-tue-une-jeune-fille-de-17-ans-ia0b0n331181
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