Moins de dix jours après un autre geste désespéré déploré le 2 avril à la maison d'arrêt de Mont-de-Marsan, c'est Jimmy Girault qui a mis fin ses jours ce vendredi 11 avril au centre pénitentiaire Pémégnan. Pour mémoire, en février de cette année, l'homme avait été reconnu coupable de viols et agressions sexuelles de deux fillettes de Pouillon. Il avait écopé en conséquence de quinze années de réclusion criminelle. Mais il avait aussitôt fait appel.
Sous le choc, sa sœur unique a indiqué, en prévenant la rédaction, qu'il avait fait mention dans un courrier en date du 8 avril de son intention d'intenter à ses jours. Et qu'elle ferait tout ce qu'elle pourrait pour prouver à la fois son innocence dans le dossier criminel et la négligence du centre pénitentiaire montois.
Du côté du parquet de Mont-de-Marsan, le procureur de la République a rapporté que ce détenu faisait l'objet d'une surveillance particulière, qu'il avait été vu quelques minutes avant son suicide, et que rien n'avait semblé anormal. Le magistrat a ajouté que tout avait été mis en œuvre pour tenter de le sauver, en vain.
Au-delà du passage à l'acte en milieu fermé, forcément dramatique, c'est davantage dans la suite de l'affaire pénale que ce suicide nourrit un profond malaise. Dans ce dossier terrible où les victimes étaient âgées au moment des faits d'à peine 3 et 9 ans et où pas moins de cinq coupables présumés étaient initialement cités, il ne reste plus aujourd'hui que la mère des fillettes.
L'un des trois autres accusés avait en effet mis fin à ses jours au lendemain de sa mise en examen pour viol. Un autre, victime d'un grave accident de voiture, ne sera sans doute jamais en état de comparaître. Et le troisième s'en était tiré en février avec un seul délit d'agression sexuelle sanctionné par une mesure de suivi sociojudiciaire.
Au final, la mère qui avait été renvoyée derrière les barreaux pour dix ans, mais qui avait elle aussi contesté le verdict, devrait donc comparaître seule devant la formation d'appel. Prévenu par nos soins, son avocat Me Frédéric Dutin estimait que le suicide de l'ancien compagnon de sa cliente n'aidera malheureusement pas à une meilleure manifestation de la vérité. Le Montois était déjà très critique sur le contenu de ce dossier et sur l'appréciation qui en avait été faite par les jurés landais.
http://www.sudouest.fr/landes/mont-de-marsan/
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