Hommage à Michel Dinet : « Nous sommes orphelins »

Le fil ininterrompu des images s’égrène sur des écrans géants au son des œuvres de Léo Ferré, Jean Ferrat ou bien encore Léonard Cohen, les artistes qu’il aimait. Au dehors comme au-dedans de l’hôtel Blandan, un flot continu d’anonymes, de personnalités civiles, religieuses et militaires prennent place. Les premiers sur des chaises, les suivants sur un coin de pelouse, une bordure de béton. Bon nombre reste debout. Et lorsque la cérémonie débute par la diffusion de quelques paroles de Michel Dinet, couronnées par son célèbre « 1 + 1 = 3 », près de 4.000 personnes sont là, figées dans la même émotion. Aux côtés de la famille, les conseillers généraux sont rassemblés, arborant une rose rouge. A leurs pieds, le cercueil recouvert du drapeau tricolore.

Les voix se brisent

Et viennent les allocutions. Treize au total, chacune mettant en lumière les nombreuses facettes et les multiples engagements de l’homme. Son combat pour les plus démunis, son respect pour l’école de la République, son action en faveur du développement des territoires, du pôle verrier, de l’éducation populaire, son esprit entreprenant et novateur…
L’émotion est contenue, les larmes retenues, et les voix se brisent de temps à autre, mais le ton est sobre et digne, s’allège même parfois à l’évocation des anecdotes, des bons mots et des célèbres coups de gueule de Michel Dinet.
« Nous sommes orphelins », lâche Marie-Louise Haralambon de Vannes-le-Châtel. « Le vide est immense au village », poursuit Nathalie Hameau. « C’est une perte irréparable » pour Aurélie Filippetti. « Tu me manques », conclut Mathieu Klein. Et par-delà la tristesse des adieux, la volonté farouche, affichée par Dominique Potier, d’être les héritiers actifs de « ce géant », est perceptible.

« Le cap est tracé »

« Nous terminerons le chantier que vous avez engagé. Le cap est tracé », assure aussi Denis Vallance. « Faisons la Lorraine ensemble, c’est le message qu’il nous laisse », poursuit Jacques Chérèque. « Sa voix, celle d’un grand homme de gauche, résonnera encore longtemps », acquiesce Marylise Lebranchu. « Que chacun poursuive le chemin qu’il avait commencé », espère, Valérie, la fille de Michel Dinet. Sa sœur, Stéphanie conclut en citant Prévert et Victor Hugo. « Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout où je suis ».
Les collégiens de Colombey, en tee-shirts printaniers ont enchaîné avec deux chants teintés d’espoir, avant que le cercueil, précédé par les sapeurs-pompiers ne quitte définitivement l’hôtel Blandan. Sous les applaudissements.

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