dimanche 30 mars 2014

Une femme de 32 ans jugée pour le meurtre de son bébé

Aline Moléro, 32 ans, comparaîtra à partir de lundi devant la cour d'assises de la Loire pour avoir tué son bébé d'une douzaine de coups de couteau pour ne plus avoir de lien avec le père dont elle était séparée.

«Une grosse bêtise»

Le 14 février 2012, cette jeune mère au foyer de la région stéphanoise a elle-même prévenu de ce qu'elle venait de commettre. Elle s'est rendue chez des voisins, les vêtements ensanglantés, en disant avoir «fait une grosse bêtise».
L'un d'eux l'a accompagnée dans son pavillon de Roche-la-Molière (Loire), une ancienne ville minière de la région stéphanoise. Il a prodigué un massage cardiaque, en attendant l'arrivée des secours, mais il n'a pu ranimer Amélio qui a succombé en l'espace de quelques minutes à une hémorragie, selon les légistes.
Les médecins ont relevé treize plaies provoquées par des coups portés «avec violence» au thorax et à l'abdomen du nourrisson, à l'aide d'un couteau de cuisine retrouvé sur le lit où gisait le corps.
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«Je vous attendais, j'ai préparé mes affaires»

A leur arrivée, les policiers ont constaté le calme, la froideur et l'absence de regret d'Aline Moléro qui leur a déclaré : «Je vous attendais, j'ai préparé mes affaires».
«Je l'ai tué le jour de la Saint-Valentin», a ajouté la jeune femme, comme pour mieux souligner qu'à travers la jeune victime, c'était son père, avec qui elle était séparée depuis plusieurs mois, qui était visé.
Représenté par Me Laurent Vérilhac, ce dernier, domicilié au moment des faits à Clermont-Ferrand, où il était en formation dans une école de la fonction publique, est la seule partie civile constituée à l'occasion de ce procès.
Avant de commettre ce geste irréparable, Aline Moléro, parfois décrite comme s'occupant «bien» de ses enfants par son entourage familial, avait confié son fils aîné, polyhandicapé, alors âgé de dix ans, né d'une précédente union, à l'institut médico-éducatif qui l'accueillait durant la semaine.
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«Plus de lien avec le père»

«Au moins, maintenant je n'aurai plus de lien avec le père (...) je ne le verrai plus en lui», a expliqué peu après le drame l'accusée, qui élevait le nourrisson, confié à son père un week-end sur deux.
Après la séparation des parents, survenue en septembre 2011, peu après la naissance d'Amélio, des tentatives de retour à la vie commune n'avaient pas abouti.
Tandis qu'Aline Moléro évoquait des souffrances physiques et morales que lui aurait fait endurer son concubin, qu'elle soupçonnait d'infidélité avec une collègue de travail, ce dernier indiquait que les troubles du comportement de la jeune femme, suivie par un psychiatre, s'étaient amplifiés durant sa grossesse.

Discernement altéré

En janvier 2012, parallèlement à la fixation d'une pension alimentaire due par le père, après la rupture du Pacs unissant le couple, le juge aux affaires familiales avait ordonné une enquête sociale et une expertise médico-psychologique de la famille.
Les expertises judiciaires effectuées sur l'accusée ont souligné un «trouble psychiatrique ayant nettement altéré son discernement».
Aline Moléro a indiqué pour sa part qu'elle n'était «pas dans (son) état normal» le jour du drame, après avoir consulté sur Facebook des photos du nouveau-né avec son père.
Le procès est prévu pour durer jusqu'à jeudi.

http://www.20minutes.fr/societe/1337085-20140330-justice-femme-32-ans-jugee-meurtre-bebe

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