dimanche 23 février 2014

Harcelé, l’ado tente de se suicider

Thomas, 14 ans, a tenté de mettre fin à ses jours suite aux brimades d’élèves de son collège. Hospitalisé à Creil, il a été placé en foyer d’accueil, pour être suivi.
Un accident sans gravité». Au collège George-Sand de Beauvais (Oise), Thomas, jeune garçon de 14 ans, se fait régulièrement frapper. Il est 17 heures, vendredi24janvier, quand Nathalie, sa maman, vient le chercher pour rentrer à Nogent-sur-Oise, à quarante kilomètres de là. Thomas monte en voiture, mais reste silencieux. Dans son dos, deux élèves lancent, ironiques: «À demain Thomas!».
Quelques heures plus tôt, ils ont essayé de l’étrangler, dans la cour de l’école.Thomas ne dira rien jusqu’au dimanche.
Alors que ses parents sont dans la salle à manger, silencieusement, il noue un drap autour de la rembarde de l’escalier, passe le nœud autour de son cou, et s’apprête à sauter. Instinct maternel ou pressentiment, sa mère, grimpant les marches de l’escalier quatre à quatre, parviendra à temps à l’en empêcher. Thomas est immédiatement conduit à l’hôpital de Creil.
Ce n’est pas la première fois que le garçon subit des violences: «Tout a commencé en CP. Thomas se faisait maltraiter dans les toilettes, et se faisait promettre que cela ne recommencerait plus s’il ne disait rien». Au fil des années, Thomas change d’école, mais subit toujours la violence des autres élèves. Avant d’arriver au collège George-Sand, loin de chez lui: « Il est intégré, indique Pascal, le père de Thomas. Il a des amis à l’école et à l’extérieur, il se plaisait à George-Sand». Suivent d’autres brimades, l’inscription «PD» sur son manteau. Jusqu’à l’agression de trop, le 24janvier, puis l’hospitalisation.

Thomas avait un couteau
dans sa chambre

Problème, à Creil, expliquent les parents, Thomas ne voit le psychologue que deux fois. «Un jour on nous dit qu’il a besoin d’un suivi, le lendemain qu’il n’est pas suicidaire, et que l’hôpital n’a pas assez d’effectifs pour mettre en place une thérapie. Sans suivi , Thomas risque de récidiver. «Il avait un couteau dans sa chambre. L’hôpital ne nous a rien dit, pour ne pas nous inquiéter».
L’hôpital a demandé, mercredi 19 février, son placement en foyer, demande confirmée par le procureur de Senlis, Amélie Cladière, sans en préciser les raisons. «C’est toujours de la faute des parents. Tout ce qu’on voulait, c’était des soins», déplore la mère. À l’hôpital, on assure que des mesures, pour assurer la protection de l’enfant, sont en cours  Thomas a été placé le lendemain. À ce jour, les parents ignorent toujours où il se trouve

http://www.courrier-picard.fr/region/harcele-l-ado-tente-de-se-suicider-ia0b0n321673

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