La victime, installée dans un département voisin depuis quelques années, était de retour pour quelques jours chez sa famille dans la cité comtadine. Et devait y rester le temps des fêtes. Adepte de produits tels que la cocaïne et le cannabis qu’il mélangeait à l’alcool, ce jeune homme était en plus sujet à des épisodes dépressifs et à de violentes crises d’angoisse.
« Elle est arrivée chez moi parce que j’étais le seul à recevoir en consultation libre »
Au lendemain du premier de l’an, inquiète pour la santé de son fils, la mère de famille décide alors de le conduire chez son médecin de famille. Il est près de 10 heures quand ils poussent la porte du cabinet médical. « Elle est arrivée chez moi parce que j’étais le seul à recevoir en consultation libre », se désole le médecin.« Il se croyait poursuivi par des espions russes »
La salle d’attente est pleine. Il réalise rapidement que ce patient a besoin de soins et décide de le prendre en priorité. « Il était très angoissé. Il avait peur de tout. Il se croyait poursuivi par des espions russes. Le hasard a voulu que ce jour-là je reçoive des visiteuses médicales immatriculées en “92” et “95”. Il a trouvé ça bizarre. J’ai senti qu’il risquait de basculer à tout moment », se rappelle le docteur.La consultation se passe normalement. L’ homme finit par se calmer. Il va jusqu’à accepter l’idée d’un placement en hôpital psychiatrique. Mais bascule quand sa mère refuse de l’accompagner au CHS de Montfavet. « Elle a eu peur de partir seule avec lui. Il a soudainement changé de personnalité », observe le praticien. Son patient sort un couteau avec lequel il le menace et tente de le blesser.
Vient l’horreur. L’homme se poignarde à six reprises au niveau du cœur puis sort du bureau et se plante la lame dans la gorge devant tous les patients. Traumatisés.
Une patrouille de police arrive dans les minutes qui suivent. Ils découvrent un homme couvert de sang qui pointe vers eux son arme. Et s’écroule.
L’arrivée des sapeurs-pompiers et des médecins du Samu n’y change rien. Le suicidaire a perdu beaucoup trop de sang.
Une tragédie qui pose des questions sur les conditions de travail d’une profession. Le médecin carpentrassien tire la sonnette d’alarme. « Ce cas exceptionnel montre toute la difficulté du métier de généraliste. Je suis resté en contact avec tous les services concernés par cette intervention afin d’échanger sur ce drame qui risque malheureusement de se reproduire avec le manque de médecins ».
http://www.ledauphine.com/vaucluse/2014/01/07/il-se-poignarde-a-mort-dans-le-cabinet-d-un-medecin
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