jeudi 5 décembre 2013

Une foule immense est venue dire adieu au lieutenant Richepin

Pendant de longues minutes, les cloches de l’église fortifiée de Signy ont sonné, à pleine volée, au-dessus du cercueil de Frédéric Richepin. Bravant le froid qui embrassait toute la Thiérache, des centaines d’habitants étaient présents, encore sous le choc, depuis que le suicide du chef de corps, du premier adjoint, et du probable prochain maire, a été connu dimanche.
Ses parents, son épouse, leur fils unique qui soufflait ses 15 bougies ce week-end, ses proches, ainsi que les pompiers, gendarmes, élus et une multitude d’anonymes (beaucoup d’entre eux sur le parvis, l’église se révélant trop petite), ont assisté d’abord à des remises d’insignes. À titre posthume, Frédéric Richepin a été promu au grade de lieutenant. Puis, sur son cercueil a été déposée la médaille d’honneur, échelon Or, de l’Union départementale des sapeurs-pompiers.
« Les drapeaux des 41 casernes des Ardennes sont en berne. Les 1600 pompiers ardennais sont en deuil. »
Le colonel Guibaud, chef des pompiers ardennais, a eu des mots forts pour saluer la mémoire du défunt. Il a également rappelé ce que fut la vie, trop brève mais très riche, de Frédéric Richepin. Diplômé d’un CAP d’opérateur régleur en tournage puis en système d’usinage, nommé chef d’équipe dès 2006, puis responsable de la caserne de pompiers de Signy en 2012, où il avait fait des merveilles, réussissant par exemple à tripler les effectifs.
En pleurs, l’épouse et les nièces du disparu ont ému toute l’assistance, en décrivant un « homme hyperactif mais aussi hypersensible ». Président du Sdis, Pierre Cordier a salué « l’authentique pompier volontaire et l’homme de conviction ». Enfant du pays, le président du conseil général Benoît Huré s’est dit « bouleversé par la disparition tragique de Frédéric » et a insisté sur son « engagement au service des autres ».
Avant que le cercueil fende la foule pour rejoindre, dans l’intimité familiale, le cimetière communal, le colonel Guibaud a eu ses mots simples : « Reposez en paix, mon lieutenant.

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