vendredi 22 novembre 2013

« Maxime était joyeux »

«Perdre un enfant, je ne le souhaite à personne, c’est horrible », sanglote Olivier Bortolin. Son fils, Maxime, est ce jeune homme décédé accidentellement dimanche au petit matin à Nancy. « Après une fête, une soirée étudiante », reprend son père qui tient à préciser le contexte. Oui, il y a eu consommation d’alcool mais pas dans des quantités phénoménales. « Apparemment, il avait bu trois bières et une quatrième boisson ». Le taux de ses copains n’excédait pas 1 g/l.
Le drame s’est ensuite noué sur fond de défi vraisemblablement. Tandis qu’un quatrième jeune homme est reparti vers l’appartement occupé par Maxime, en colocation depuis deux mois, l’étudiant et deux copains ont eu la malheureuse idée de forcer le chantier Pertuy de l’Île de Corse. Histoire de goûter à une vue imprenable sur Nancy. Pour cela, ils ont décidé de se percher sur une des grues installées dans ce quartier en pleine rénovation. Selon son père, une fois dans la cabine, Maxime aurait trébuché sur les charnières de la trappe, soigneusement refermée, et aurait basculé dans le vide. Sous les yeux de ses copains. « C‘est juste de la malchance. Il ne s’était pas mis en tête de se balader sur la flèche ou je ne sais quoi. Maxime a perdu l’équilibre. Il a essayé de se rattraper… Il est tombé à l’aplomb ».
Une petite bulle de réconfort
Il balaie les images de ce cauchemar : « Maxime était joyeux, convivial, il aimait la fête… On ne savait pas qu’il comptait autant d’amis ». La marche blanche organisée mercredi soir par ses camarades de l’Ecole nationale supérieure en génie des systèmes industriels, a saisi d’émotion Olivier et Valérie Bortolin. Petite, toute petite bulle de réconfort dans leur océan de souffrance. Le cortège a emmené 500 personnes dans les rues de Nancy, derrière une banderole où s’étalait en gros « Tu nous manques déjà beaucoup »…
« Tous ses amis sont bouleversés », chuchote le père de famille. « Maxime courait tout le temps partout. Il n’avait jamais de temps libre ». Il a, entre autres, été à la tête de la section nancéienne de l’association internationale Best (Board of european students of technology), avant de partir dans le cadre du programme d’échanges Erasmus à l’Université de Séville.
Sur le point de boucler sa cinquième année, l’élève-ingénieur en passe d’être diplômé, devait s’offrir dès février prochain 12 mois de césure en Australie. « Il avait déjà ses billets », chuchote à nouveau son père. « C’est dur, très dur », articule-t-il à peine. Le jeune homme de 22 ans sera inhumé aujourd’hui. Le lendemain, son petit frère soufflera ses 20 bougies.

http://www.estrepublicain.fr/faits-divers/2013/11/21/maxime-etait-joyeux

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