jeudi 28 novembre 2013

Drame de Dolus-d'Oléron (17) : la plainte du père des jumeaux tués est recevable

Mercredi, Jean-Marc Delaurent, garagiste à Dolus-d’Oléron, a informé la presse que la plainte pour homicide involontaire qu’il avait déposée avec sa femme, sa fille et son fils, contre deux gendarmes de Saint-Pierre-d’Oléron, avait été jugée recevable par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Poitiers. L’arrêt date de début novembre.
Cette plainte va donc être jointe au dossier d’instruction, traité à La Rochelle, concernant la mort accidentelle, la nuit du 14 au 15 août 2011, de Nathan et Quentin Delaurent, des jumeaux de 15 ans. Les deux jeunes revenaient avec des amis de la fête de la mer de la Cotinière (Saint-Pierre-d’Oléron) et circulaient à scooter sur la D 734 lorsqu’ils ont été fauchés et tués sur le coup par un camion benne.

Réactions en chaîne
Le chauffeur avait fait un écart sur la gauche en voyant deux autres scootéristes au sol. Ces deux jeunes avaient chuté à la suite d’un défaut de conduite d’un autre pilote de deux-roues à moteur. Cet homme, âgé de 37 ans, sans rapport avec le groupe de jeunes, était ivre.
Si le chauffeur du camion et le pilote ivre ont été mis en examen pour homicides involontaires, Jean-Marc Delaurent n’a de cesse, depuis, de demander que toute la lumière soit faite sur ce drame. Il veut que la justice examine la responsabilité potentielle des deux gendarmes qui, lors de la fête de la mer, avaient constaté l’état d’ivresse d’un homme, à pied, qui s’avérera être par la suite le pilote alcoolisé du deux-roues, un des maillons du drame.
Cet homme n’avait pas été placé en cellule de dégrisement « et a donc pu reprendre son scooter pour rentrer chez lui à Grand-Village », indiquait, en mars dernier, à « Sud Ouest », Jean-Marc Delaurent. Hier, il persistait et signait que la gendarmerie avait commis une faute.
Saisie de ce pan supplémentaire de l’affaire (déjà à l’instruction concernant la mort des jumeaux) par le père de famille, la procureure de la République de La Rochelle n’avait pas engagé, au printemps, de poursuites contre les deux gendarmes, considérant que « le lien de causalité [avec la mort des jumeaux] n’apparaissait pas suffisant ». Le père, avec comme avocats Me Gilbert Collard et Me Thierry Mudry, déposait alors une plainte avec constitution de partie civile. Mais le vice-président d’instruction délivrait, le 30 avril, une ordonnance d’irrecevabilité. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Poitiers a donc infirmé cette ordonnance. Ce volet de l’affaire est maintenant entre les mains de la juge d’instruction, qui devrait entendre les deux gendarmes et déterminer si elle les met ou non en examen.
« Je ferai appel si ces deux gendarmes ne sont pas mis en examen pour homicide involontaire », indique d’ores et déjà Jean-Marc Delaurent.

http://www.sudouest.fr/2013/11/28/deux-gendarmes-vises-par-une-plainte-1242431-1681.php

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