Montauban. Huit ans après, on va juger le drame de Saint-Paul-d'Espis
Dans le rôle de l’audience correctionnelle collégiale de ce mardi après-midi figure une affaire qui vit les principaux faits la concernant en 2005. Celle-ci eut pour cadre le centre éducatif fermé de Saint-Paul d’Espis (CEF). Dans ce lieu qui cette année-là accueillait les premiers ados en difficulté se trouve une jeune fille d’environ 17 ans qui cumule les difficultés d’insertion et de vie en groupe. Elle a parfois un comportement violent, agressif et des pulsions suicidaires. Le 15 décembre 2005, elle est placée dans une chambre d’isolement à la fenêtre fermée, avec des barreaux. Une fois seule, elle met le feu à son matelas. Le sinistre se propage comme la fumée toxique de la combustion de la literie. Les secours la dégagent de là et vu la gravité de ses blessures elle est dirigée sur l’hôpital Larrey à Toulouse. Où lentement elle se remet de cette tentatitive. Elle revient au CEF puis repart dans sa famille en région parisienne. Elle est semble-t-il à ce moment-là hospitalisée et va décéder des suites d’une hémorragie lors d’une opération ou peu après. À ce moment-là une plainte est déposée auprès du procureur de la République et une juge d’instruction Maryse Le Men-Régnier est saisie du dossier. Huit ans plus tard tout étant bouclé deux prévenus sont cités à comparaître cet après-midi dans le cadre d’un réquisitoire introductif Yann Lozet qui était le directeur du CEF et en tant que représentant légal de l’association «La sauvegarde de l’enfance» Luc Fiorina. Pour l’un et l’autre le motif de la citation est le suivant : «Homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence». Un avocat parisien, en parties civiles sera présent pour défendre les droits de la famille de la jeune fille décédée. Dans la présence d’un des deux prévenus il y a quelque chose qui semble ne pas relever de la logique.
Car l’avocat et ancien bâtonnier Luc Fiorina est bien le président de l’association «La sauvegarde de l’enfance» mais seulement depuis le 4 septembre 2006, soit presque de neuf mois après les faits. Sa nomination intervenant même après l’issue funeste pour la jeune fille. L’année de lancement du CEF en 2005 et où court l’objet de la citation (qui va de courant janvier 2005 au 31 décembre 2005) le porteur du projet et la personne morale dirigeant «La Sauvegarde» n’était pas Luc Fiorina mais se nommait Pierre Calvet.
«Je plaide la relaxe du président de la Sauvegarde de l'enfance»
Si aucun contretemps ne vient perturber l’ordonnancement de l’audience l’affaire sera donc évoquée huit ans après les faits. C’est maître Laurent Mascaras du barreau de Tarn-et-Garonne qui assurera la défense de son client.
Il va plaider la relaxe, car en l’état du dossier l’avocat Montalbanais estime : «qu’il n’y a pas de relation de cause directe entre l’incendie de la literie de la chambre d’isolement et le décès quelques mois plus tard de la jeune fille.»
De plus il précise : «Mon client n’était pas responsable au moment des faits, car il n’était pas le président, la personne morale assignée ès qualités de «La Sauvegarde». Pour moi il n’y a pas non plus de relation de cause à effet entre le problème des fumées de combustion se dégageant du feu du matelas et le décès de la jeune pensionnaire de CEF plusieurs mois après. Il ne faut pas oublier que c’est un suicide volontaire, la jeune fille met le feu et en restant dans la pièce en subi les dommages.»
Reste à savoir pourquoi la fenêtre de la pièce où se produisit le sinistre était condamnée et si cela est une cause aggravante.
http://www.ladepeche.fr/article/2013/10/08/1725823-montauban-huit-ans-apres-va-juger-drame-saint-paul-espis.html
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