Un compagnon violent, une première séquestration, des menaces de mort proférées en public et des tentatives d’intimidations... La panoplie complète.
Ils étaient décidément nombreux les signes avant-coureurs du drame qui s’est terminé dans un vague terrain d’Ortaffa. Des alertes connues des proches de Rosine comme de ses collègues de travail chez qui le soir, terrorisée, elle avait pris l’habitude de se réfugier. Un bel élan de solidarité qui n’aura malheureusement suffi qu’à retarder l’échéance. Mais les pouvoirs publics, les gendarmes comme les élus, savaient eux aussi. Mais ont-ils vraiment tout fait pour éviter cette fin tragique ? Oui, vraisemblablement. En fait, tous ou presque dans la sous-préfecture connaissaient le calvaire que traversait cette mère de famille estimée.
Partagés depuis lundi entre la peine, la colère et les regrets, tous ou presque se demandent maintenant ce qu’ils auraient bien pu faire de plus tant l’issue semblait inéluctable. Un sentiment de culpabilité également évoqué par Jean-Pierre Piquemal, le premier adjoint de la commune qui avait reçu la victime, tremblante, dans son bureau au début de l’été et qui, malgré les conseils qu’il avait pu lui prodiguer, les signalements faits à la gendarmerie et la lettre adressée au procureur, ne peut que constater l’impuissance de la société face à ces drames familiaux : « On savait tous que ça allait arriver. Mais tout ce qui devait être fait a été fait. La Justice est lente et ça ne dépend pas de la volonté des hommes qui la représentent. On ne peut pas enfermer quelqu’un parce qu’il en menace une autre ou mettre des gardes du corps en permanence. De toutes les façons, sa détermination était telle qu’il serait arrivé à ses fins » regrette-il. C’est sans doute vrai. Mais peut-on se satisfaire de cette fatalité ?
Cette semaine en France, deux autres femmes comme Rosine vont tomber sous les coups. Une situation que les associations d’aides aux victimes tentent bien, avec leurs moyens, de changer. Mais leur action, aussi louable soit-elle, semble bien dérisoire tant que la Justice ne sera pas dotée d’un arsenal juridique plus efficace que celui qui existe déjà (mesures d’éloignement, bracelets électroniques, numéro d’appel urgence...). En 2012, 148 femmes sont tombées sous les coups de leurs conjoints en France. Dans le même temps, en Espagne, les violences conjugales ont fait 46 victimes...
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