mardi 27 août 2013

Trappes : l'adolescente voilée qui dit avoir été agressée a tenté de se suicider

L'adolescente de 16 ans, qui avait déposé plainte le 13 août en disant avoir été victime d'une agression à caractère islamophobe, s'est défenestrée lundi. Son état est "préoccupant" selon la préfecture.

Elle a tenté de mettre fin à ses jours. Une adolescente de 16 ans, qui avait porté plainte le 13 août à Trappes en disant avoir été victime d'une agression à caractère islamophobe alors qu'elle était voilée, s'est grièvement blessée, lundi, en se défenestrant.

Elle a d'abord été admise à l'hôpital Percy à Clamart, avant d'être transférée à l'hôpital parisien Georges Pompidou, mais son pronostic vital n'est pas engagé, selon la police. Elle s'est jetée du 4e étage de son immeuble peu après 19H00 mais elle était consciente à l'arrivée des secours. A Trappes, la situation était calme lundi soir.
La jeune-fille avait fait une précédente tentative de suicide aux barbituriques il y a trois jours, le 23 août. Le 13 août, elle avait porté plainte au commissariat de Trappes, affirmant avoir été victime d'une agression à caractère islamophobe alors qu'elle était voilée.
Pas de témoin visuel de son agression
Les faits, qu'aucun témoin visuel n'avait pu corroborer, étaient survenus la veille selon elle à proximité du square Berlioz à Trappes. Deux hommes auraient abordé l'adolescente, lui montrant un "objet tranchant", selon une source policière. Ils lui auraient par la suite arraché son voile et porté un coup à l'épaule.
Selon cette même source, qui rapportait les éléments de témoignage de la jeune fille, les faits auraient été doublés d'insultes à caractère islamophobe et les agresseurs, de "type européen", dont un avait le crâne rasé, auraient pris la fuite en voiture.
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait "condamné avec sévérité" dans un communiqué "cette nouvelle manifestation de haine et d'intolérance anti-musulmane (portant) atteinte aux valeurs de la République et au principe de liberté de conscience".
Son homologue chargé de l'Economie sociale et solidaire et de la Consommation, Benoît Hamon, élu de la circonscription, avait lui aussi condamné "avec la plus grande fermeté ce nouvel acte raciste, visiblement perpétré par des individus qui recherchent délibérément la provocation et l'embrasement".
Contrôle policier d'une femme voilée
Ces faits s'étaient produits dans un contexte délicat. Trappes, située à 35 km à l'ouest de Paris, a été le théâtre de violences urbaines et de vives tensions à la mi-juillet après le contrôle policier d'une femme entièrement voilée, ce que la loi interdit.
En mai et juin, deux femmes voilées avaient été agressées à Argenteuil (Val-d'Oise), provoquant une vive émotion dans la communauté musulmane de la ville.