vendredi 19 juillet 2013

Nérac (47) : un an après la noyade de sa fille, il témoigne

«Notre fille avait 11 ans, était sportive, savait parfaitement nager. La cause la plus probable du décès est que ses cheveux, qui étaient longs, ont été aspirés par la bouche située sur le mur, et qu’elle n’a pu remonter à la surface. Les personnes présentes qui lui ont portée secours n’ont de ce fait pas pu la sortir de l’eau rapidement. Nous remercions ces personnes. » Antoine Letellier est le père de la fillette décédée il n’y a pas loin d’un an, le 10 août dernier, lors d’un bain dans la piscine d’une résidence de tourisme à Nérac. Cette famille originaire de l’Essonne était venue passer ses vacances dans la capitale de l’Albret. Une information judiciaire pour homicide involontaire a été ouverte une semaine après le drame. Le dossier est instruit par un juge d’instruction agenais. Un dossier dans lequel personne n’a été mis en examen à ce jour. Malgré plusieurs auditions et placements en garde à vue, dont deux récemment - en juillet - à la gendarmerie de Nérac, chargée d’enquêter.
« Aujourd’hui, nous ne souhaitons pas parler de notre état d’esprit, ni donner notre avis sur l’avancement de l’instruction. Nous sommes partie civile, donc informés au fur et à mesure », explique Antoine Letellier qui évoque le dossier avec prudence et dignité. « La conception de la piscine semble défectueuse. Ce qui ne veut pas dire que les règles légales n’ont pas été respectées. Les bouches d’aspiration n’ont pas été placées au fond de la piscine, mais pour une raison que je ne connais pas vraiment pour l’instant, sur les murs. Cette modification des plans initiaux semble avoir eu lieu pendant la réalisation du chantier. Ces bouches d’aspiration ne semblent pas avoir été munies de système anti-aspiration mais être de simples bouches de refoulement. De plus, elles sont dimensionnées pour un certain débit maximum. Il appartiendra aux experts de voir si ces débits ont été respectés. La réglementation semble surtout axée sur la propreté biologique des piscines d’où ce système d’aspiration destiné à filtrer l’eau. Il est possible que ce système ait été surdimensionné… »

La piscine de 120 m³ du centre de vacances néracais est classée piscine privée à usage collectif. « Il s’agit d’une réglementation assez particulière, avec des flous », rapporte Me Lamarque, l’avocat du constructeur du bassin. « Mon client est anéanti par la douleur de ce drame. Il a respecté toutes les consignes données par les administrations. Quand elle a été livrée, en 2007, elle était conforme à la réglementation en vigueur. » Pour être mise en service, la piscine a reçu les agréments des services de l’état. « Il y a plusieurs spécificités dans cette affaire, selon Me Lamarque. Le propriétaire de la piscine n’est pas l’exploitant, le constructeur ne faisait pas l’entretien. »
En raison de la date de sa construction, le bassin n’était pas équipé du système anti-vortex, qui permet de diminuer les phénomènes de placages.

http://www.sudouest.fr/2013/07/19/notre-fille-savait-parfaitement-nager-1118996-2927.php

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