mercredi 22 mai 2013

Semur-en-Auxois : troisième suicide en sept mois

Une femme d’environ cinquante ans s’est pendue lundi à l’hôpital. Un adolescent et une jeune femme s’y sont également donné la mort ces derniers mois.
L’unité de soins psychiatriques de l’hôpital de Semur-en-Auxois a été le théâtre lundi soir d’un nouveau suicide. Il s’agit du troisième en à peine plus de six mois. Après Marvin Cotte, un adolescent de 17 ans, le 7 novembre dernier, et une jeune femme de 23 ans le 28 avril, c’est cette fois une femme d’une cinquantaine d’années qui s’est donné la mort par étranglement dans sa chambre aux alentours de 19 heures. Sollicités à plusieurs reprises, le directeur de l’hôpital et le chef de service n’ont pas été en mesure de répondre à nos questions sur les circonstances exactes du drame. Du côté de l’Agence régionale de santé (ARS), on indique que « dès le deuxième suicide, le centre hospitalier de Semur a élaboré un plan d’action d’accompagnement des équipes et de réflexion sur les pratiques professionnelles ». Un point doit d’ailleurs être fait dès ce matin avec la direction de l’hôpital. Surtout, l’ARS assure que « dans les trois cas évoqués, aucune défaillance des équipes soignantes n’a été mise en évidence ».
Reste que cette triste série, à laquelle s’ajoutent deux tentatives interrompues de justesse par le personnel soignant en février dernier, commence à susciter des interrogations. Car si, comme a tenu à le préciser l’ARS, « le suicide est un élément qui peut émailler le parcours d’un patient souffrant d’une maladie psychiatrique », une telle succession d’actes de ce genre dans un même service est très rare.

« Des difficultés de fonctionnement »

En interne, des témoignages rapportent qu’un médecin de l’unité, François Plantey, a démissionné en février parce qu’il ne voulait plus cautionner les pratiques qui y avaient cours. Par ailleurs, comme nous l’évoquions déjà dans notre édition du 4 mai dernier, la CGT avait alerté la direction de « difficultés de fonctionnements » à l’intérieur du service. Dans un courrier daté du 15 mai 2012, Denis Bétand, secrétaire général du syndicat, estimait qu’elles ne permettaient plus « d’assurer la sécurité des patients et des personnels » de l’unité psychiatrique. Selon le directeur, Marc Le Clanche, qui avait réagi dans nos colonnes aux événements du 28 avril, l’équipe devait rapidement travailler sur « l’évaluation des pratiques et sur la recherche de solutions en matière de prévention des risques suicidaires ». Il n’a semble-t-il pas été suffisant pour éviter ce troisième drame…

http://www.bienpublic.com/haute-cote-d-or/2013/05/22/semur-en-auxois-troisieme-suicide-en-sept-mois

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