Jean-Luc Dignac (1), son épouse Marie-Christine 55 ans et leur fille Elsa embarquent le samedi 16 mars de Roissy-Charles-de-Gaulle sur un vol direct pour Louxor. Ils ont opté pour une croisière sur le Nil avec son cortège d'escales et de visites de temples et d'îles.Pour le couple, c'est au moins le troisième voyage en Egypte avec toujours la même fascination sur la beauté des sites archéologiques.Le bateau-hôtel sur lequel ils embarquent est affrêté par le voyagiste Marmara. Comme la grande majorité des trois cents bateaux -hôtels se trouvant à quai entre Louxor et Assouan et qui attendent des touristes il porte un nom bien français : «Beau-rivage» .Le couple de Tarn-et-Garonnais et leur fille occupent une des 70 cabines du navire..Entre le samedi et le mercredi 20 mars tout se passe bien . Ce jour-là les passagers sont réveillés à deux heures du matin pour partir d'Assouan sous escorte policière visiter Abou-Simbel après plus de trois heures de route en plein désert .Tout le monde est rentré en début d'après-midi.Celle-ci est libre avant le rédépart du navire en début de nuit vers Louxor que l'on atteindra après presque 24 heures de navigation et le passage de l'écluse d' Edfou.
«A trois heures du matin elle vomit»
Au programme de ce quatrième jour de la croisière sur le Nil, le soir est proposé au restaurant dans une formule buffet la soirée égyptienne .«On a mangé tous les trois la même chose précise Jean-Luc ,sauf que Marie-Christine a pris un peu de soupe.On est remonté dans la cabine pour la nuit où nous disposions de trois lits en 90.»Elsa la fille poursuit : «il est trois heures du matin on est réveillé en sursaut .Maman est dans un état léthargique,elle vomit,elle peine à nous reconnaître.On ne sait ce qu'elle a ,comme parfois elle est sujette à des crises de spasmophilie on lui met un cachet de valium sous la langue.Mais peut-être qu'elle le recrache. Elle dit qu'elle a mal à la tête ,elle a soif ,elle est glacée ,frisonnante et pourtant elle est toute en sueur.On lui donne un Efferalgan et elle se rendort. A sept heures, je descends à la réception du bateau ajoute Elsa ,j'ai demandé un médecin ,il n'y en avait pas à bord et j'ai réclamé Mustapha le guide qui avait en charge le groupe des Français voyageant avec Marmara.On m'a dit qu'il serait au bar vers 9heures.Il n'y était pas ..Il est arrivé vers midi avec des cachets anti-vomitif ...et pendant ce temps le bateau continuait de redescendre le Nil.Ma mère ,physiquement était épuisée .Vers 14 heures elle respirait très court. Avec mon père (on a tous les deux les diplômes de secouristes de la Croix-Rouge) on la ventilait avec un sac mais son état empirait . A 16h54 j'ai reçu un SMS «Occupe toi d'accueillir le médecin» et peu de temps après Mustapha est venu me dire : «dis à ta mère d'arrêter de paniquer» .On lui dit qu'un médecin va arriver .
«C'est trop long,c'est trop long»
Presque à bout de souffle elle nous dit : «C'est trop long,c'est trop long» On l'enlève du lit, et avec mon père ,on la met par terre et on lui pratique des massages cardiaques». «Ça devient terrible nous avoue les yeux embués Elsa je crie «Mustapha elle ne respire plus ,fais quelque chose».Un passager sur le bateau,qui est pompier de métier vient nous prêter main forte. Vers 17 heures et quelques, arrive le médecin .Il ne comprend pas un mot d'anglais ,semble tétanisé par ce qui arrive alors que l'on se rend compte que les poumons de ma mère sont emplis d'eau ,que celleci coule par le nez et qu'elle s'affaiblit de plus en plus. A 18 heures,environ, les brancardiers l'évacuent du bateau où elle est restée sans soins durant quinze heures .Et on ne la retrouvera que morte quelques minutes plus tard à la morgue de l'hôpital de Louxor».S'ensuit alors, heureusement avec l'aide précieuse de la vice-consul de France le terrible parcours semé d'embuches à cause de la langue et des retranscriptions manuscrites faisant suite à une telle mort ...sur le Nil .Où on voit même certains tenter d'anticiper les eventuelles suites et surtout de ne pas être impliqué de tel ou tel fait.
Reste maintenant à porter le cer durant quinze heures .S'ensuit alors heureusement avec l'aide précieuse de la vice-consul de France le terrible parcours semé d'embûches à cause de la langue et des retranscriptions manuscrites faisant suite à une telle mort ...sur le Nil .Où on voit même certains tenter d'anticiper les éventuelles suites et surtout de ne pas être impliqué pour tel ou tel fait.
Reste maintenant à porter le cercueil jusqu'au caveau familial dans le cimetière des Chaumes à Montauban après un ultime adieu à cette épouse et maman qui se faisait toute une joie de repartir découvrir les richesses de la vallée du Nil.
(1) Jean-Luc Dignac fut joueur de rugby au RC Montauban,arbitre ,il fut même vice-président de ce club à la fin des années quatre-vingt.Le frère de son épouse; Marie-Christine une moissagaise née Ambelidieff fut d'ailleurs le seconde ligne champion des Pyrénées en 1988.Jean-Luc Dignac avait une entreprise de plomberie et son épouse était auxiliaire de vie en milieu hospitalier .Ils venaient de changer de vie professionnelle et avaient repris à Anglet entre Bayonne et Biarritz un bureau de tabac.
http://www.ladepeche.fr/article/2013/04/02/1596390-montauban-mortelle-croisiere-sur-le-nil.html
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