Un salarié de Castel et Fromaget en retard au rendez-vous fixé par un collègue, à 6 heures à Auch, s'est énervé contre le routier qu'il avait eu du mal à doubler hier à 5h50. Il s'est arrêté au milieu de la route pour s'expliquer, et s'est fait écraser par un autre camion.
Qu'on se le dise, il est très difficile de doubler sur les routes du Gers en dehors des rares portions en deux fois deux voies du département. Yannick (1), un jeune de 27 ans domicilié à Gondrin, le savait forcément. Mais voilà, il était en retard ! Il devait rejoindre un collègue de Castel et Fromaget sur le parking de Leader Price, à Auch, à 6 heures du matin, pour filer avec lui à une formation organisée à Pau. Et, à 5 h 45, il avançait toujours à un train de sénateur dans l'étroite rue principale de Castéra-Verduzan, frustré de ne pas pouvoir rattraper son retard à cause d'un camion qu'il ne pouvait doubler. Alors, quand le camion s'est enfin engagé dans le «haricot» à la sortie de Castéra, Yannick l'a contourné par la gauche, en sens interdit donc, et a donné un coup d'accélérateur rageur pour enfin dépasser celui qui l'avait ralenti. L'inconscient aurait pu en rester à cette première infraction et poursuivre sa route en direction d'Auch où il serait arrivé avec dix minutes de retard ; mais non. A 5 h 50, il s'est arrêté en plein milieu de sa voie de circulation, 300 mètres plus loin, pour bloquer à son tour le routier et lui expliquer sa façon de penser. Une erreur fatale, car en descendant de son véhicule, il a mis les pieds sur la voie d'en face. Et là, ce qui devait arriver arriva. En pleine nuit, le conducteur d'un autre semi-remorque, qui roulait en direction de Castéra-Verduzan, a vu les phares des deux véhicules arrêtés à la sortie de son virage… mais, ébloui par la lumière, il n'a pas vu Yannick qu'il a écrasé involontairement. La vérification du chronotachygraphe a permis d'établir que le routier circulait à moins de 50 km/h. Il n'est donc pas en cause aux yeux des enquêteurs.
Quant à Yannick, c'est d'une façon jamais vue encore dans le Gers qu'il a payé la difficulté de dépasser dans ce département. Les impatients meurent plus souvent dans des chocs frontaux… quand ils n'emportent pas des innocents avec eux dans la mort. Aussi, le major Dupuy, l'adjoint du commandant de l'escadron départemental de sécurité routière, rappelle l'évidence à l'occasion de ce drame qui aurait pu être évité. Que sont quelques minutes de retard au regard d'une vie. Concrètement, ça veut dire que «il faut respecter les lignes continues, et s'abstenir de doubler sur les lignes discontinues rapprochées, sauf s'il s'agit de véhicules lents type tracteurs», rappelle le major
(1) Son prénom a été changé
http://www.ladepeche.fr/article/2013/04/03/1597324-castera-verduzan-conducteur-enerve-sort-voiture-fait-ecraser.html
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