Un enfant est mort et c’est pourtant devant un tribunal correctionnel, à Vienne, que l’affaire a été évoquée, hier après-midi, durant une longue audience.
Le corps sans vie du petit Lorenzo, dix mois, avait été découvert au domicile de ses parents, le 19 avril 2010, au Péage-de-Roussillon, dans l’Isère [Ndlr, lire notre édition d’hier]. Sa mère, poursuivie pour « délaissement aggravé ayant entraîné la mort », une qualification criminelle qui requiert la cour d’assises, a mis fin à ses jours le 26 août 2011, dans sa cellule de la prison de Corbas, alors qu’elle était en détention provisoire. Et c’est son père qui était hier à la barre pour répondre de « soustraction par un parent à ses obligations légales compromettant la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de son enfant », en l’espèce en quittant le domicile familial le 9 avril 2010. « Tout en connaissant la fragilité de son épouse et sans vérifier qu’elle était en mesure d’assurer la garde de l’enfant », a précisé le président. Un enfant est mort et c’est pourtant sans émotion, si ce n’est celle qu’ont tenté de faire passer les avocats des parties civiles, que l’affaire a été évoquée hier après-midi : le prévenu, un homme de 24 ans, bras croisés, dans une attitude défensive voire agressive, n’a pas manifesté la moindre douleur. « Le petit sourire totalement inopportun qu’avait monsieur face à certaines questions, nous a fait comprendre que celui-ci n’a pas appréhendé la gravité des faits qui ont entraîné la mort d’un petit enfant », a même martelé Me Crespin, avocat de « L’enfant bleu, enfance maltraitée », une association constituée partie civile.
Un enfant est mort, « de faim et de soif, dans des conditions atroces ». « Une agonie qui a duré presque une semaine. Sa mère toxicomane n’a pas été capable de monter les escaliers pour lui donner un biberon ! », a décrit le procureur de la République, avant d’évoquer le choix du prévenu de « partir, couper les ponts, alors qu’il savait qu’elle état incapable de prendre en charge seule son enfant ». Procureur qui a requis deux ans de prison dont 18 mois fermes, assortis de l’obligation de se soigner, de rechercher une activité professionnelle et d’indemniser les victimes.
Le jugement, mis en délibéré, sera rendu le 26 mars prochain.
http://www.leprogres.fr/faits-divers/2013/02/20/lorenzo-dix-mois-etait-mort-de-faim-et-de-soif-des-parents-pris-dans-la-drogue
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