Collision mortelle à Sarrazac : tout un territoire sous le choc

Le temps de la douleur, puis de l'hommage succède au drame qui a endeuillé les familles de trois jeunes rugbymen de Bretenoux-Biars dont la voiture et la vie ont volé en éclat, après une collision avec un train à Sarrazac. Émotion et réactions…
Le passage à niveau numéro 97, à Sarrazac, a marqué à jamais les esprits des habitants de cette commune de 571 âmes.
Les populations de Biars et Bretenoux qui ont perdu trois jeunes âgés de 20 à 25 ans du CRBB (Club de rugby de Bretenoux Biars), lors de cette collision mortelle avec un train survenue samedi à 6 h 15, sont aussi aussi très touchées. C'est, en effet, en franchissant la barrière baissée du passage à niveau que la voiture a été pulvérisée par la motrice de ce train qui part tous les jours de Brive, à 6 heures, pour arriver à Rodez à 8 h 29.Gilles Damon, Clément Sanchez et Maxime Izaute ont été tués sur le coup. Mathieu Cellier mène un combat contre la mort, à l'hôpital de Limoges où il se trouvait hier encore dans un profond coma.
«J'ai eu, pour ma part, la lourde tâche d'avertir les parents de Clément Sanchez. Notre club aura besoin d'être soutenu pour traverser cette terrible épreuve», déclare Albert Salle, maire de Biars.
Le député Jean Launay, maire de Bretenoux, partage le sentiment de son homologue et voisin de Biars. «Je pense aux familles des joueurs et aux bénévoles du CRBB. Ce club formateur est aussi une famille meurtrie. J'ai le sentiment d'un immense gâchis. Ces jeunes ont hélas fait un mauvais choix. Il ne faut pas les accabler, mais déplorer qu'un drame horrible touche encore cette section sportive (lire notre encadré) », souligne le député-maire, la voix emplie d'émotion.

Deux jeunes salariés chez Andros

Hier, Franck Vermande et Olivier Clare, coprésidents du CRBB, ainsi que tout le staff et les joueurs, se sont réunis au club-house, comme à leur habitude avant chaque match. Sauf que cette fois, bien sûr, la rencontre prévue face à Souillac a été reportée. L'émotion prédominait.
«Nous avons tenu à nous retrouver, pour surmonter ensemble ce malheur. Nous nous sommes recueillis», indique Franck Vermande. «Ces joueurs évoluaient au club depuis leur plus jeune âge, sauf Gilles Damon qui est venu du Cantal. Il travaillait chez Andros, à Biars, tout comme Clément Sanchez. Maxime Izaute œuvrait pour la SNCF et Mathieu Cellier est maçon à Condat», poursuit le coprésident. Hier, à la demande de Jean-Claude Tardieu, président du Comité départemental de rugby, une minute de silence a été observée sur les terrains de rugby du Lot, en hommage aux défunts. Les obsèques de Clément Sanchez auront lieu demain à 14 h 30, en l'église St-Joseph de Biars. Celles de Maxime Izaute se dérouleront mercredi, à 15 heures, en l'église de Strenquels où sont domiciliés ses parents. Enfin, les obsèques de Gilles Damon seront célébrées jeudi à 9 h 30, à Anglards-de-Salers, dans le Cantal d'où est originaire ce joueur. Ses coéquipiers du CRBB décideront mercredi de leur retour éventuel sur les terrains pour la journée de championnat de dimanche. Chacun l'aura compris, le cœur n'y est pas. Et chacun ne peut qu'adhérer à l'inconsolable douleur des familles et des rugbymen.

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