Mimoum né le 6 décembre 1965 décédait moins de deux mois plus tard le 23 janvier 1966. Zohra elle vit le jour en avril 1967 et mourut début novembre de la même année. Enfin le plus terrible concerne Tayeb né en 1968 et qui fut retrouvé noyé en 1973 dans un petit ruisseau de Caussade, alors qu'il venait de faire tout juste cinq ans. Dès le décès du premier enfant la famille acheta dans le cimetière de la Piboulette une concession pour une durée perpétuelle (acte numéro 400 en date du 25 janvier 1966).
Les petits corps des trois enfants reposaient ainsi dans leur terre natale dans une tombe comme les musulmans en ont. Lors d'un retour au Maroc on demande à Ben-Mohamed Abdallah qui a servi dans l'armée marocaine sous ce nom de reprendre le véritable nom de sa famille.
Au travers d'un arrêté en date du 20 janvier 1981 tous les membres de cette famille deviennent ou redeviennent des Bouqetyb. Sans que cela perturbe en quoi que ce soit la vie familiale. Les garçons sont même de solides joueurs de rugby comme Bousien qui porta les couleurs de l'USC et du Racing Montauban.
La plaque de marbre n'y était plus
Puis il y a peu Hassan va pour se recueillir au cimetière de la Piboulette sur la tombe de ses frères et sœur. Il se rend compte qu'il manque la plaque en marbre «Ici repose un ange» Il se rend à la mairie et les responsables des services d'entretien du cimetière lui répondent qu'ils ont été obligés de déterrer les corps (voir encadré), car la tombe fut jugée par eux en état d'abandon.Sans que quiconque de la famille ne soit avisé on est allé remettre en terre les corps dans un autre espace au cimetière de La Benèche. Les frères Bouqetyb décident de porter plainte auprès de la COB de gendarmerie de Caussade pour obtenir réparation. Car en fait la lettre avisant d'un constat d'abandon signée du maire le 6 mars 2007 a été envoyée à la première adresse : 2 rue Moissagaise où la famille n'a séjourné qu'un an entre 1964 et 1965 et elle est adressée au père sous son ancien nom. Qui n'est plus le sien alors depuis 26 ans.
La non-réponse à ce courrier jamais arrivé a été considérée comme une preuve de plus d'abandon ou de départ ailleurs de la famille . Un comble pour un couple qui a maintenant plus de 80 ans pour Abdelah et 72 ans pour la mère. Que tout le monde voit et connaît à Caussade depuis 47 ans. Même des personnes travaillant dans d'autres services de la mairie étaient bien au courant du changement de patronyme…
La plainte va ensuite être transmise au parquet de Montauban qui aura à statuer. Sur une adresse erronée qui meurtrit pour toujours dans ses chairs toute une famille qui n'a jamais rien su de cette demande officielle .
http://www.ladepeche.fr/article/2013/01/20/1540262-a-cause-d-une-adresse-perimee-on-a-deterre-leurs-morts-sans-les-avertir.html
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