Les pompiers ont découvert un couple tué par balles dans un pavillon. Agé de 85 ans, le mari, malade, aurait abattu son épouse grabataire avant de se suicider.
Samedi aux environs de 20 h 45, un riverain aperçoit de la fumée qui s'échappe du pavillon de ses voisins, rue du Champ du Seigneur à Jonchery-sur-Vesle, une commune proche de Reims. Sans perdre un instant, l'homme alerte les secours. Les sapeurs-pompiers pénètrent dans la maison en prenant soin de circonscrire l'incendie au fil de leur progression. Les propriétaires semblent absents. Personne en tout cas ne répond aux appels des secouristes.
Mais le silence qui règne à l'intérieur cache une tout autre réalité. Car bientôt, une vision d'horreur s'offre aux soldats du feu. Dans une chambre à coucher, ils découvrent une femme inanimée. Elle repose sur un lit. Elle paraît endormie sous le drap blanc qui la recouvre tel un voile pudique. Mais à la vue du sang sur son visage, les pompiers comprennent qu'un drame effroyable s'est joué ici. Surtout que le mari de la défunte a lui aussi succombé à une mort violente. Atteint d'une balle en pleine tête.
Le feu complètement maîtrisé, les gendarmes prennent le relais pour tenter de comprendre ce qui s'est tramé dans le pavillon. La scène de crime est gelée et les techniciens de l'identification criminelle entrent en action. À mesure que les investigations progressent, les militaires privilégient la thèse du meurtre suivi d'un suicide.
Jean Villette, âgé de 85 ans, prenait grand soin de son épouse grabataire depuis une dizaine d'années. On le voyait souvent au village pousser le fauteuil roulant de celle qui lui avait donné deux fils. Domicilié de longue date à Jonchery-sur-Vesle, le couple Villette, uni comme les deux doigts de la main, vivait la maladie et ses tourments sans plainte et dans la discrétion.
« Il s'occupait de son épouse avec attention. Quand elle est tombée malade, nous lui avons demandé s'il avait besoin d'aide. Il nous a répondu que ce n'était pas nécessaire, qu'il avait des infirmières et qu'il s'occupait du reste », se souvient Michel Hannotin, le maire de la commune. Et d'ajouter : « C'est lui qui a supporté toute la maladie de sa femme. Il a été très courageux ».
Récemment, la situation s'est aggravée. Jean a appris des médecins qu'il était frappé par l'un de ces terribles maux qui vous rongent insidieusement. Il aurait alors délivré un message prémonitoire à un proche, expliquant « qu'il ferait ce qu'il y a à faire si les nouvelles étaient mauvaises ». Samedi, il semble que le vieux monsieur ait décidé de mettre fin à ses jours et d'emporter son épouse avec lui.
Ont-ils pris la décision d'un commun accord ? C'est l'un des mystères que les enquêteurs cherchent encore à percer. En attendant, une réalité s'impose. L'épouse a d'abord été abattue de deux balles dans la tête. Puis on a aspergé un liquide inflammable dans l'habitation sans en répandre sur le corps de la défunte. Le feu a été mis. C'est dans un geste ultime que l'époux aurait pressé la queue de détente de la carabine 22 long rifle, retrouvée à ses côtés.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/un-octogenaire-tue-son-epouse-et-retourne-larme-contre-lui
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