Guy Cellier, personnalité de l'Argonne, ancien artisan plombier-électricien, a été fauché par une voiture alors qu'il traversait la rue devant son domicile, lundi soir. Il est mort sur le coup.
« Il sortait de la maison de sa mère », raconte presque mécaniquement Bruno Cellier. Lundi soir, à Moiremont, non loin de Sainte-Ménehould, son père Guy a perdu la vie en traversant la rue principale du village. Il se rendait vraisemblablement vers son atelier qui lui servait lorsqu'il était artisan plombier-électricien succédant à ses aïeuls, forgerons de la commune.
Il est 18 heures ce lundi soir. « Entre chien et loup », selon la gendarmerie qui s'interroge sur la puissance de l'éclairage public. Guy Cellier, qui venait d'avoir 79 ans, sort de la maison de sa maman et traverse la rue Basse du village de Moiremont, la D83 qui coupe le village en deux. A-t-il emprunté le passage piéton qui est matérialisé à cet endroit ?
« L'enquête est en cours », explique la gendarmerie. Toujours est-il que son corps atterrit à une dizaine de mètres du passage protégé, le long de son atelier. Une 207 arrivant de Sainte-Ménehould vient de le percuter. Le pompier et le Samu ne peuvent que constater le décès à 18 h 30.
La conductrice, une femme de 68 ans habitant à Vienne-le-Château mais originaire de la commune, ne l'a-t-elle pas vu en raison de la pluie ? Roulait-elle trop vite ? L'enquête devrait le déterminer. Hier, la gendarmerie ne s'avançait pas.
« Il faudrait mettre un dos-d'âne pour que les voitures ralentissent et que les gens ne roulent plus comme des fous », pestait une des petites filles de la victime, hier matin. De fait, si un radar pédagogique indique votre vitesse à l'entrée du village, il est aisé de rouler à plus de 50 km/h dans cette descente. Et Guy Cellier ne connaissait que trop bien ce risque. « Voilà dix ans, il s'était déjà fait renverser par une voiture au même endroit », rappelle Bruno, son fils. « Il s'en était sorti après quatre mois d'hôpital car il était costaud. Pas cette fois…- »
Si la conductrice de la 207 a été aussitôt mise en garde à vue dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Sainte-Ménehould, elle a retrouvé la liberté dans la soirée sur décision du procureur de la République dans l'attente des conclusions de l'enquête.
Avec la disparition de Guy Cellier, c'est un pan de l'histoire de l'Argonne qui s'en va. « Tout le monde le connaissait », souligne son fils Bruno. « Il a été plombier-électricien-sanitaire toute sa vie, la 3e génération d'artisan installée à Moiremont. Les communes faisaient aussi appel à lui pour leurs travaux d'adduction d'eau. »
Voilà trois ans, la commune avait racheté la forge traditionnelle de Guy Cellier et l'ouvre au public dans le cadre de la route des expos qui se tient actuellement. Elle date du début du siècle, créée par son grand-père Rémy et reprise ensuite par son père Gaston. « Mais vous savez, c'était une personne très humble. Il m'avait prévenu qu'en cas de malheur, il ne voulait pas d'hommage spécial, pas de photo… », souligne son fils Bruno.
« C'est toute la commune qui est traumatisée », avouait le maire Patrick Desingly au moment d'évoquer hier la mémoire du défunt. « Au-delà du rôle d'ancien conseiller municipal, Guy Cellier était unanimement apprécié tant il rendait de services à la commune. C'est un drame pour les deux familles. »
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/guy-cellier-est-mort-fauche-par-une-voiture
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire