Son ex-mari Jean-Pierre Rivié, le papa de Valentin, s'était exprimé dans nos colonnes le 7 septembre. Maguy Deleau est revenue nous voir mardi. Elle allait ce jour-là au cimetière des Planques se recueillir sur la tombe de Valentin, son fils de 24 ans. Cet étudiant en cinéma est décédé le 3 juin à l'hôpital Purpan, des suites de la violente agression dont il avait été victime, avec son copain Romain. Alors qu'ils rentraient à pied d'une soirée étudiante, deux jeunes les avaient abordés sur le boulevard Carnot, dans la nuit du 31 mai au 1er juin, pour leur voler un sac. Frappé à la tempe avec une bouteille, Valentin Rivié n'a pu être sauvé.
Au bout de l'allée C du cimetière, le souvenir du jeune Albigeois, ancien brillant élève du collège Balzac et du lycée Lapérouse, est entretenu fidèlement par tous ses copains. «C'est pour cette raison que je vais laisser quelque temps le corps de Valentin ici avant de le faire transférer en Charente-Maritime», indique la maman.
Elle-même a quitté définitivement Albi, cet été, le cœur brisé. «C'est une question de survie pour ma fille et moi. Si je suis en vie, c'est que je me bats pour Capucine. Pendant 14 ans, avec mes deux enfants on a vécu en osmose parfaite. On avait un code, Valcapmag (1), qu'on utilisait quand ça n'allait pas. Aujourd'hui, il me manque ma moitié. On m'a tuée un ange.»
«Que le droit d'aller pleurer sur sa tombe»
L'instruction de cette affaire criminelle ne fait que débuter mais déjà, les parents de Valentin s'apprêtent à vivre un moment très difficile : la remise en liberté du mineur de 17 ans et demi, Walter B.,incarcéré depuis le 2 juin à l'EPM de Lavaur.«On me parle des droits de la défense, mais moi je n'ai que le droit d'aller pleurer sur la tombe de mon fils», confie Maguy Deleau, entre chagrin et colère.
Pour essayer de renouer les fils d'une vie à peu près normale, la maman de Valentin dit pouvoir compter «sur le soutien de ma famille, de mes amis et aussi sur les copains de mon fils qui viennent régulièrement me voir». Avec tous ces copains de Valentin, «formidables», l'idée est née de créer une association «pour aider les jeunes artistes à réaliser leurs projets».
«Mes deux frères, Jean-Marie et Christophe, sont journalistes de télévision. À La Rochelle, Valentin a grandi dans l'ambiance des tournages et de la photographie. Il se destinait au métier de réalisateur.»
Maguy Deleau aimerait pouvoir monter le court-métrage que Valentin avait tourné à Albi, «La terre qui fait le tour de l'homme en 80 jours» et cet autre film, «Mafia Dream», créé avec ses potes du lycée Lapérouse. Cette association s'appellera «Aradeau». Cette main tendue aux jeunes artistes est aussi, pour Maguy, le plus bel hommage qu'elle puisse rendre à Valentin. «Je ne veux pas qu'on oublie mon fils.»
Jusqu'au procès, avec son ex-mari, elle va consacrer toute son énergie à donner «la plus belle image» de Valentin. Une image lumineuse, loin de l'horrible noirceur de cette nuit du 1er juin.
(1) «Val» pour Valentin, «cap» pour Capucine et «mag» pour Maguy.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/09/16/1440789-albi-je-ne-veux-pas-qu-on-oublie-valentin.html
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