mercredi 29 août 2012

Sochaux : le corps lacéré, il se défenestre

Il est 9 h 15, ce mardi. À Sochaux, une habitante marche rue Jules-Ferry quand elle aperçoit un homme étendu sur le ventre, au pied d’un immeuble. Celui-ci vient de se défenestrer. Son corps est maculé de sang. « Il respirait encore », indique le maire, Albert Matocq-Grabot. La femme, témoin de cette terrible scène, alerte les pompiers. À leur arrivée, le Sochalien, Ludovic, 32 ans, est en arrêt cardio-respiratoire. Les secours et une équipe du SAMU vont tenter de le réanimer en procédant à des massages cardiaques. Mais le décès est constaté quelques minutes plus tard devant des habitants et une partie de la famille du jeune homme (son père, sa mère, son frère), qui habitent à proximité.
D’emblée, le décès paraît suspect. Le corps de Ludovic est tailladé, les coups auraient été portés par arme blanche. « Il y avait des plaies au cœur et à la carotide », affirme le premier témoin. Un périmètre de sécurité est dressé sur la pelouse où gît la victime. Pendant plusieurs heures, de nombreux policiers vont s’affairer dehors et dans le logement de Ludovic, au troisième étage du bâtiment. Un appartement qui donne, d’un côté, sur la rue Jules-Ferry et, de l’autre, sur l’avenue Victor-Hugo. « Nous n’écartons aucune hypothèse, ni l’acte désespéré, ni la piste criminelle. Nous avons ordonné une autopsie », annonce le vice-procureur de Montbéliard, Lionel Pascal.
Que s’est-il passé ? La défenestration ne fait pas de doute. Des traces de sang sont visibles sous une fenêtre de l’appartement. Les enquêteurs (la Brigade de sûreté urbaine du commissariat et l’antenne bisontine de la police judiciaire) ont retrouvé deux couteaux de cuisine couverts de sang chez le jeune homme : « Les clefs étaient sur la porte d’entrée et celle-ci était verrouillée de l’intérieur », précise le parquet. Les voisins sont formels. Ils n’ont pas entendu de bruit pouvant s’apparenter à une rixe. Ainsi, il est possible, même si l’acte fait froid dans le dos, que le Sochalien se soit lui-même infligé des coups de couteau : « Son frère a raconté qu’il avait passé la journée, la veille, avec lui. Il n’a rien constaté d’anormal. En revanche, il a indiqué que son frère était dépressif ». Ludovic vivait dans cet appartement depuis un mois. Une enquête pour déterminer les causes de la mort a été diligentée : « Nous en saurons plus après l’autopsie. Nous verrons si le corps porte des traces de défense. Ce décès reste un mystère », conclut le procureur.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/08/29/defenestration-a-sochaux-iyzj

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