la demande de l'avocat du prévenu, maintenu en détention, le procès de
l'homicide involontaire qui avait endeuillé le Doullennais en décembre 2011 a
été renvoyé.
Gaëtan Briois n'avait pas d'illusions quant à son maintien en détention,
hier. Le procureur Éric Boussuge avait tué le débat dans l'œuf en résumant
l'opinion générale: «La question de la détention ne se pose même pas».
Commentaire de Briois, 34ans: «Je sais bien que mon casier est chargé...»
Il compte précisément onze mentions, réparties en un peu plus de dix ans,
dont neuf concernent des délits routiers, conduite en état alcoolique et
circulation sans permis ni assurance essentiellement.
En juin 2003, déjà, le Courrier picard consacrait un article à l'une
de ses comparutions et notait: «Une succession de suspensions et
d'annulations de permis émaille le parcours de ce conducteur de Lucheux. C'est
même de notoriété publique ». À l'époque, déjà, Gaëtan Briois avait été
condamné à de la prison ferme.
Le soir du 12décembre2011, il sort d'une soirée qu'on qualifiera d'inondée
plutôt que d'arrosée. Les gendarmes le contrôleront en effet avec 3,04 grammes
d'alcool dans le sang.
Sur la départementale 5, entre Doullens et Grouches, Briois conduit sans
permis sa Peugeot 605 qui n'est pas assurée. Ses amis ont bien tenté de le
dissuader en constatant son état déplorable mais il est passé outre.
Il roule vite, et se déporte fatalement vers la gauche pour percuter de plein
fouet une Mercedes 190 dans laquelle ont pris place deux habitants de
Grouches-Luchuel, un village à trois kilomètres de Doullens, Marie-Louise
Degardin, 49ans, et Guy Avisse, 60 ans. Le couple est tué sur le coup.
Quand les secours interviennent, il est bien difficile de déterminer qui
conduisait la 605, de Gaëtan Briois ou de son copain Lucien, 31ans, un habitant
de Brévillers, lui aussi alcoolisé.
Les pieds de Briois sont sur les pédales mais sa tête côté passager; les
jambes de Lucien sous la boîte à gant mais sa tête a roulé vers le volant.
Gaëtan Briois voit tout le parti qu'il peut tirer de la confusion: il accuse
son ami d'être l'auteur de l'accident mortel. Il faudra des mois d'enquête et
même le recours à une analyse ADN pour le confondre.
À présent, il est seul face à ses responsabilités. En prison, il travaille à
l'atelier et voit un psychologue. La présidente Grévin l'interroge: «Il
apparaît que vous avez une relation pathologique avec l'alcool. Êtes-vous suivi
pour ça?» Réponse du prévenu : «Non, en maison d'arrêt, il y a une longue
liste d'attente...»
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/L-accident-qui-avait-fait-deux-morts-juge-en-octobre
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