mercredi 27 juin 2012

Morts au destop dans le Gers : vers une enquête criminelle

«On ne communique pas sur cette affaire criminelle. » Ces quelques mots d'un gendarme proche de l'enquête indiquent que l'hypothèse d'un double suicide n'est clairement plus privilégiée dans l'affaire de la résidence Villalodge, à Fleurance, où a été retrouvé vendredi soir le corps sans vie de Geneviève Montès, âgée de 54 ans. Ce qu'ont découvert les gendarmes ce soir-là pourrait donc être, finalement, une scène de crime. Elle était allongée sur le lit, un homme de 56 ans gravement intoxiqué au Destop à ses côtés et une bouteille du déboucheur liquide non loin.
Selon nos informations, Geneviève Montès, propriétaire d'un salon de coiffure à L'Isle-Jourdain, aurait quitté précipitamment son établissement jeudi midi, laissant notamment quelques affaires et son ordinateur portable allumé. Jusqu'à vendredi soir, vers 23 heures, et l'annonce de son décès, ses proches sont restés sans nouvelles alors qu'elle devait fêter, la veille au soir, l'anniversaire de son petit-fils dans le Tarn-et-Garonne.

Le parquet reste prudent
Selon les premières constatations du médecin légiste ce soir-là, les deux individus auraient ingurgité du Destop, un produit hautement toxique. La principale victime présentait aussi quelques traces ou hématomes sur le visage ou le cou mais apparemment aucune trace de lutte sous les ongles et sur les mains. Aucun stigmate de bagarre (griffure ou autre) ne semble avoir été observé, non plus, sur le corps de l'homme.
Les résultats de l'autopsie pratiquée hier matin devaient être connus en fin de journée. Mais le parquet préfère rester très prudent dans cette affaire alors que l'un des deux principaux protagonistes est toujours hospitalisé à Rangueil, à Toulouse. « C'est délicat, explique le procureur Alix Chaumeton. L'enquête suit son cours lentement car nous n'avons toujours pas pu interroger cet homme. »
Le fils unique de Geneviève Montès, quant à lui, est persuadé qu'il ne peut s'agir d'un suicide. « Ma mère n'était absolument pas suicidaire, livre Frédéric Boutines. Elle devait venir le soir même à la maison fêter l'anniversaire de son petit-fils. Elle avait prévu d'aller acheter un cadeau pour mon fils dans l'après-midi avant de nous rejoindre, chez nous, à Verdun-sur-Garonne. »
Selon lui toujours, sa mère et l'homme que l'on a retrouvé grièvement blessé, près d'elle, ne formaient pas un couple. « Ils se connaissaient depuis quelques mois seulement, depuis décembre ou janvier dernier, reprend-il. Ce monsieur lui avait proposé un toit parce qu'elle était en difficulté à l'époque. Mais elle n'était pas sa compagne et comptait d'ailleurs quitter cette habitation très prochainement. Elle nous a fait part, dernièrement et à plusieurs reprises, de son désir de partir. »
Candidat aux municipales
Frédéric Boutines ne connaissait pas cet homme ni son adresse exacte dans la cité lomagnole. Ce dernier, qui a travaillé à Paris jusqu'au début des années 90, est encore salarié dans le bâtiment. Âgé de 56 ans, il s'est notamment présenté aux élections municipales de 2008, à Fleurance, sur une liste divers droite d'opposition.
Son audition, espérée dans les prochains jours, devrait permettre aux enquêteurs d'y voir un peu plus clair. Pour l'heure, le Fleurantin est encore considéré comme témoin. D'autant plus qu'en l'état actuel de l'enquête, aucune piste n'est véritablement écartée.

http://www.sudouest.fr/2012/06/27/vers-une-enquete-criminelle-754470-2386.php

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