Depuis mardi soir, Éric Clochet, 53 ans, dort au centre pénitentiaire de Gradignan. Cet habitant de Saint-Paul-de-Blaye a été mis en examen pour avoir assassiné Jean-Claude Subileau, le 17 mars dernier. Les gendarmes de la Section de recherches (SR) de Bordeaux-Bouliac ont travaillé dans plusieurs directions et l'étau s'est finalement resserré sur Éric Clochet qui était un des locataires de Jean-Claude Subileau.
Interpellé à son domicile, le suspect a d'abord nié les faits avant de passer aux aveux le deuxième jour de sa garde à vue. Relancé régulièrement parce qu'il ne payait pas ses loyers, il avait une dette de 3 000 euros. Lorsque Jean-Claude Subileau lui a donné rendez-vous le 17 mars, Éric Clochet s'est présenté armé de son fusil de chasse de calibre 12. Il avait donc prémédité son geste. Les deux hommes n'ont vraisemblablement pas discuté. Le locataire a éliminé son propriétaire en lui tirant une cartouche en pleine tête.
Le corps de la victime n'a été découvert que le lendemain par des voisins. Dans un premier temps, les gendarmes de Blaye ont supposé qu'il avait mis fin à ses jours mais, très vite, l'hypothèse d'un crime a été privilégiée. En raison de la complexité des investigations, les enquêteurs de la SR ont été sollicités par le parquet de Bordeaux. Un coordinateur de scène de crime (Cocrim) et un analyste criminel (Anacrim) ainsi que des techniciens de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie (IRCGN) sont intervenus sur les lieux qui ont été passés au peigne fin. « Nous avions très peu d'indices matériels », reconnaît le colonel Frédéric Bonneval, commandant la Section de recherches.
Le couple ne roulait pas sur l'or
Correspondant de presse dans le milieu du cyclisme, Jean-Claude Subileau était très connu dans le Blayais où il suivait toutes les courses d'amateurs. « Je suis arrivé parmi les premiers et j'ai vraiment été choqué », déclarait le lendemain des faits Bernard Villeneuve, premier adjoint de Saint-Paul-de-Blaye. C'était un ami, on se voyait souvent, je ne comprends pas ce qui a pu se passer ».
À l'issue de trois mois d'investigations menées sur commission rogatoire de la juge d'instruction Marie-Noëlle Billaud, les enquêteurs ont donc confondu Éric Clochet. Ce dernier est sans emploi. Son épouse travaille dans les vignes et le couple ne roulait pas sur l'or. Il louait une modeste maison à Jean-Claude Subileau au lieu-dit Les David, à Saint-Paul-de-Blaye. Interrogé quelques heures après la découverte du drame, il avait trouvé un alibi qui tenait la route. Mais les gendarmes n'ont jamais lâché cette piste qui s'est avérée la bonne.
Dans un communiqué, le parquet a tenu, hier, à souligner « l'excellence du travail, complet et minutieux, effectué par les différents services d'enquête de la gendarmerie nationale ».
Le fusil récupéré
Le tireur avait pris soin de ne laisser aucune trace et avait également caché l'arme du crime. Lors de son audition, il a indiqué aux enquêteurs où elle se trouvait. Le fusil de chasse a été récupéré et placé sous scellé judiciaire.
Les investigations ne sont cependant pas terminées. Les gendarmes vont désormais s'attacher à comprendre comment et depuis quand Éric Clochet, qui bénéficie toujours de la présomption d'innocence, a eu l'idée de tuer son propriétaire. Des expertises psychologiques et psychiatriques vont être réalisées en détention. Elles seront produites devant la cour d'assises qui aura à juger l'assassin à l'issue de l'instruction.
http://www.sudouest.fr/2012/06/29/l-assassin-est-un-locataire-756859-3151.php
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