Saura-t-on un jour pour quel motif, futile ou pas, Manuel Dody et Mickaël Satori ont causé la mort d'un homme de 36 ans ? Lorsque les pompiers de Rennes et le Samu avaient été alertés, vers 2 h dans la nuit du 2 au 3 juillet 2010, il n'y avait plus rien à faire pour sauver Stéphane Swierez. L'autopsie mettait en évidence « un traumatisme crânio-encéphalique et cervical », synonyme de violences. Mais pour les experts, la mort était aussi due à une strangulation.
La victime présentait une alcoolémie d'1,6 g à l'heure de son décès. Stéphane Swierez venait de participer à une soirée dite « festive », sur une pelouse de la route de Lorient. Tout près du Stade et à deux pas de deux foyers : le foyer Brocéliande ; et l'Escale, qui héberge des malades souffrant d'alcoolisme. C'est la toile de fond de cette affaire criminelle.
Rapidement, la police avait soupçonné deux hommes, mais ils avaient disparu. Trois jours après le drame, le 6 juillet 2010, Manuel Dody se présentait au commissariat. Le 15 juillet, Mickaël Satory était interpellé à Colmar, en Alsace. Aujourd'hui âgés de 41 et 34 ans respectivement, les deux hommes sont en prison depuis presque deux ans. Devant la cour d'assises depuis hier, ils sont accusés non pas de meurtre, mais de « vol avec violences volontaires, ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». En résumé, des coups mortels.
Trois vies d'errance
Les deux accusés s'étaient connus au foyer l'Escale. Incapables de renoncer à l'alcool, ils en avaient été expulsés, en mars 2010 pour l'un, en juin pour l'autre. Ils étaient plus ou moins à la rue. Stéphane Swierez lui aussi avait sombré dans la boisson, et entamé une vie d'errance après avoir été mis à la porte d'un autre foyer. Compagnons de misère, les trois hommes sont devenus adversaires, à deux contre un, ce 2 juillet 2010. « Un soir de coupe de monde de foot, copieusement arrosé à la bière et au vin », selon témoins et enquêteurs.
C'est lorsque les autres participants à la soirée les ont laissés seuls, que la beuverie a dégénéré. Stéphane Swierez « ne cessait pas de nous réclamer de l'alcool et des cigarettes, alors le ton est monté », ont déclaré les deux agresseurs, dès leurs premiers aveux aux policiers. Mickaël Satory aurait donné le premier coup à la tête, « parce que Stéphane m'avait insulté ». D'autres coups de poing avaient suivi. Avant de frapper leur victime à coups de pied et de la laisser inanimée, les deux hommes lui avaient volé un téléphone et son passeport. Mais c'est un mobile qui tient à peine debout, à cause de l'alcool.
Qui a donné le dernier coup ? On verra si l'avocate générale, ce matin lors de son réquisitoire, opère un distinguo entre les deux accusés. Leurs casiers judiciaires - 7 condamnations pour Satory, 8 pour Dody - sont comparables. Comme leur vie de SDF
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