lundi 4 juin 2012

Braquage d'Aubervilliers : un convoyeur entre la vie et la mort

L'attaque s'est produite lundi matin peu après l'aube, vers 5h30. La cible des braqueurs était un fourgon blindé de la compagnie TAS. Le commando, trois malfaiteurs équipés d'armes à feu, a lancé son attaque devant une agence BNP Paribas d'Aubervilliers, dans la banlieue nord-est de Paris. L'agence devant laquelle a eu lieu le braquage est située avenue Jean-Jaurès, dans le quartier des Quatre-Chemins, devant une bouche de métro.

Au cours de l'assaut, bref et violent, de nombreux coups de feu ont été échangés, et l'un des convoyeurs a été blessé. Une blessure grave : on ignore encore s'il survivra. "Le blessé a été très gravement touché. Son pronostic vital est engagé", a déclaré le secrétaire départemental du syndicat policier Alliance, Christophe Ragondet, qui s'est rendu sur les lieux de l'attaque. "Il a été touché au flanc. C'est une zone où il y a beaucoup d'organes vitaux", a-t-il ajouté. Selon les premiers éléments de l'enquête, les malfaiteurs ont réussi à prendre la fuite en emportant une partie de l'argent transporté par le fourgon, soit environ 200.000 euros. "Ils ont pris la fuite à bord d'un 4x4 qui a été retrouvé incendié à quelques kilomètres d'ici, à La Courneuve", a précisé Christophe Ragondet.

Des témoins choqués

Le préfet de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert, s'est lui aussi rendu sur place. Un important dispositif policier a été déployé sur les lieux pour éloigner les nombreux badauds. Après l'assaut, de nombreux impacts de balles ont été relevés sur le fourgon et sur une voiture située à proximité du lieu du braquage, témoignant de la violence de l'attaque. "Les malfaiteurs étaient équipés d'armes de guerre, visiblement des kalachnikov", a assuré Christophe Ragondet. Selon la préfecture, une dizaine de douilles ont été retrouvées.

"J'ai entendu des rafales de tirs, ça m'a réveillé, c'était impressionnant", a déclaré un habitant du quartier qui n'a pas souhaité donner son nom. "Cette attaque nous a surpris. On a eu peur", a renchéri le propriétaire du véhicule touché par un impact de balle, qui se trouvait dans une brasserie située face au métro au moment des faits. "Je prenais un café avant d'aller au travail. Quand on a entendu les tirs, on s'est tous cachés derrière le mur", a raconté ce jeune homme. "J'aurais pu être dans ma voiture et prendre la balle en pleine tête", a-t-il ajouté, se disant "choqué".

Selon une employée du bar, Christine Fernandez, arrivée une vingtaine de minutes après l'attaque, "ce n'est pas la première fois" qu'un braquage a lieu sur cette avenue, proche du périphérique et de la porte de la Villette. "Il y en a déjà eu un l'année dernière", a-t-elle poursuivi. "L'attaque aurait pu faire des victimes civiles", a estimé pour sa part Christophe Ragondet. "A partir du moment où on fait usage d'une arme de guerre en pleine ville, on peut toucher n'importe qui".

Aucun commentaire: