vendredi 29 juin 2012

Accident mortel de Villiers-le-Bel en 2007 : un policier à la barre

"Ce rendez-vous est très attendu par les familles des victimes", souligne l'avocat des parties civiles, Me Jean-Pierre Mignard. "Cela va bientôt faire cinq ans qu'elles attendent ce moment". Ce moment c'est le procès du policier qui conduisait le véhicule entré en collision avec une moto, en novembre 2007 à Villiers-Le-Bel (Val-d'Oise). Deux adolescents avaient trouvé la mort. Poursuivi pour "homicides involontaires", ce policier de 35 ans comparait vendredi devant le tribunal correctionnel de Pontoise. Franck Viallet qui se trouvait avec trois autres policiers dans la voiture le soir du drame, encourt une peine de trois ans de prison et de 45.000 euros d'amende.
Une incertitude plane néanmoins sur la tenue du procès, qui pourrait être renvoyé en raison de la mise en examen récente du prévenu pour "faux témoignage". Le fonctionnaire est soupçonné d'avoir menti sur la vitesse de la voiture au moment de la collision, en déclarant avoir respecté la limitation de vitesse, ce qu'un rapport d'expertise a démenti. Ses trois collègues, malgré des déclarations similaires, n'ont jusqu'à présent pas été inquiétés par la justice. "Ces deux affaires sont radicalement distinctes. Elles peuvent être jugées indépendamment l'une de l'autre", estime Me Mignard. Selon une source judiciaire, les juges pourraient néanmoins décider d'attendre que l'enquête sur ce point du dossier soit close avant de juger l'affaire, pour ne pas avoir à se prononcer sur la base de témoignages faisant l'objet d'une instruction.
Flambée de violences
La mort de Moushin et Lakamy, le 25 novembre 2007, avait entraîné deux jours de violentes échauffourées entre jeunes et forces de l'ordre à Villiers-le-Bel. Une centaine de policiers avaient été blessés par des tirs d'armes à feu durant cette flambée de violences.

L'enquête sur la collision avait dans un premier temps semblé écarter toute responsabilité des policiers. Une ordonnance de non-lieu avait ainsi été rendue par un juge d'instruction de Pontoise le 23 octobre 2009. Mais la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles avait infirmé cette décision et ordonné un supplément d'information. M. Viallet, mis en examen pour homicides involontaires, avait finalement été renvoyé en correctionnelle en septembre 2011.

Selon un rapport d'expertise, le véhicule de police était en phase d'accélération au moment de l'accident, et roulait à près de 64 km/h - au lieu des 50 km/h autorisés - sans gyrophare ni avertisseur. Les deux adolescents circulaient de leur côté sur une moto qui n'était pas destinée à la route, dépourvue de freins et d'éclairage, à une vitesse supérieure à la limite autorisée. Ils ne portaient par ailleurs pas de casque et n'avaient pas respecté une priorité à droite.

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