lundi 28 mai 2012

Meurtre dans une maison de retraite de Cannes

Principal suspect de ce drame, le mari, 89 ans, qui partageait la chambre, a été retrouvé prostré à côté du corps. Son état mental nécessite une expertise psychiatrique avant une garde à vue
Que s'est-il passé dans cette paisible maison de retraite qui borde l'avenue Michel-Jourdan à Cannes-La Bocca ? Dimanche, en milieu de matinée, une octogénaire a été retrouvée morte, le corps lacéré et lardé de coups de couteau, dans sa chambre de la résidence du Midi, établissement médicalisé pour personnes âgées dépendantes. Ce sont des aides soignantes qui auraient fait la macabre découverte.
À côté de la dépouille, le mari de cette femme âgée de 85 ans, qui partage l'espace avec elle, se tenait prostré. Rapidement alertés, les policiers de la sûreté urbaine de Cannes se sont rendus sur place pour procéder aux premières constatations et auditions. Sur les lieux du crime, ils auraient retrouvé un couteau et de nombreuses projections de sang.
Dans l'après-midi, le mari âgé de 89 ans, principal suspect, a été placé en garde à vue médicalisée. Son état psychologique très instable nécessite une expertise psychiatrique, a-t-on appris de source judiciaire. À ce stade de l'enquête, on ne sait s'il est l'auteur des coups mortels portés à son épouse et les enquêteurs de la brigade criminelle de Cannes, a qui ont été confiées les investigations, sont restés muets sur le déroulement de l'affaire.
Acte de folie ?
Du côté du parquet de Grasse, si on ne veut écarter aucune piste, la thèse du drame familial semble être privilégiée. « Il est encore très tôt pour se prononcer. À l'heure où je vous parle, le mis en cause doit faire l'objet d'une expertise psychiatrique pour déterminer si son jugement est altéré et s'il est apte à être entendu dans le cadre d'une garde à vue. Dans une affaire criminelle de cette importance, il est prématuré d'avancer à chaud des conclusions, mais l'acte de folie parait assez clair. Il est malheureux de faire ce constat », a déclaré, hier en fin de journée, Jean-Michel Cailliau, procureur de la République de Grasse. Ce drame aurait suscité un vif émoi auprès du personnel de la résidence cannoise.
Contactée au téléphone, hier, la direction parisienne du groupe Domus Vi, qui gère l'établissement, n'a pas souhaité commenter les faits. « La direction de la résidence du Midi et toute son équipe sont très affectées par ce décès. L'encadrement et la psychologue sur place se mobilisent pour soutenir le personnel et écouter les familles de résidents. Une réunion sera organisée dans la semaine, à l'attention des familles, pour les tenir informer de l'évolution de l'enquête », a communiqué, hier soir, le groupe Domus Vi.
Drame passionnel ? Crise de démence suivie d'un geste de folie ? Il est encore trop tôt pour se prononcer et les heures à venir permettront aux enquêteurs d'y voir plus clair.
Ironie du calendrier, ce drame intervient le jour où le réalisateur Mickael Haneke obtient la palme d'or du Festival de Cannes pour son film Amour ou la triste fin d'un couple âgé, dont le mari préfère tuer sa femme plutôt que la voir dépérir.

http://www.nicematin.com/faits-divers/meurtre-dans-une-maison-de-retraite-de-cannes.883760.html

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