D’abord incertain, le procès du mari meurtrier, Nicolas D., aura lieu. L’instruction touche à sa fin avec la troisième expertise psychiatrique menée dans cette sordide affaire concluant à l’altération et non à l’abolition du discernement de ce père de famille de 45 ans. La fragilité psychique de cet homme, accusé d’avoir tué sa femme à coups de marteau, ne l’exonère donc pas d’un procès pour homicide volontaire devant la cour d’assises.
Financier dans une banque d’affaires, affichant bonheur conjugal et familial, selon le témoignage de proches auprès des enquêteurs, Nicolas D. a commis l’irréparable parce qu’il refusait d’imaginer sa femme lui survivre. Il s’était mis en tête qu’il allait mourir d’un jour à l’autre, frappé par une leucémie fatale. Un « délire hypocondriaque », résume un psychiatre.
Tout semblait lui sourire jusqu’à une banale chute de bicyclette quelques mois avant son crime. Il ne se remettait pas de sa blessure à une épaule, s’inquiétant de ses douleurs jusqu’à faire une véritable fixation. « J’étais fou de cette clavicule », dira-t-il pendant l’instruction.
Tellement fou qu’il s’est fait prescrire une cinquantaine d’examens radiographiques et quantité d’analyses de sang. Les derniers résultats lui paraissant inquiétants, Nicolas a consulté des sites Internet médicaux et posé lui-même le diagnostic : leucémie.
Mais il « aimait trop » sa femme. Jaloux, il ne pouvait imaginer qu’elle refasse sa vie s’il mourait. Alors il l’a supprimée un funeste mardi d’octobre 2010 dans leur confortable pavillon. Ce matin-là, les trois enfants du couple se préparent pour l’école. Nathalie est encore endormie dans le lit conjugal. Tandis que les aînés partent au collège, Nicolas s’empare d’un marteau et frappe son épouse ensommeillée. Un coup violent qui l’assomme. Sonnée, elle s’efforce de rejoindre la salle de bains pour s’y rafraîchir. Il lui assène un autre coup. Elle titube jusqu’au lit, où le marteau s’abat encore sur son crâne. Il n’a visé que la tête. « Au début, elle était endormie, après elle était à moitié assommée », racontera le meurtrier présumé.
Mais Nicolas descend à la cuisine pour le petit déjeuner du petit dernier. Quand l’enfant part à l’école, le père quitte la maison et file vers Fontainebleau (Seine-et-Marne), sur les berges de Seine. Ingurgitant une bonne quantité de whisky, il cherche le courage de se jeter à l’eau, mais renonce et rentre finalement à la maison à l’heure à laquelle il revient habituellement du travail. La police judiciaire des Hauts-de-Seine l’attendait.
Quelques heures plus tôt, l’aîné des enfants du couple a donné l’alerte. L’adolescent est rentré à l’heure du déjeuner. Dans la maison silencieuse, il a découvert une lettre effrayante sur la table de la cuisine. Son père y annonce la mort de Nathalie et sa disparition imminente. Sidéré, le garçon se précipite dans la chambre de ses parents pour découvrir sa mère inconsciente, la tête ensanglantée. Hospitalisée en état de mort cérébrale, Nathalie s’est éteinte deux jours plus tard. Au même moment, en garde à vue, Nicolas apprendra qu’il ne souffrait pas de leucémie.http://www.leparisien.fr/antony-92160/le-mari-meurtrier-sera-bien-juge-18-05-2012-2005951.php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire