Drame de Denain : les circonstances de la rixe mortelle de vendredi soir sont encore floues

A peine 24 heures après la demande d'ouverture d'information judiciaire effectuée par Marie-Madeleine Alliot, procureur de la République de Valenciennes, les circonstances dans lesquelles la rixe a éclaté vendredi soir à Denain restent à définir. « Nous avons encore beaucoup de témoins à entendre », assure la magistrate qui ne détient pour le moment qu'un bout de vérité. Mais suffisamment pour demander la mise en examen de deux Denaisiens de 16 et 22 ans pour coups mortels. Les deux jeunes hommes ont été écroués dimanche,dans la soirée.

Selon Marie-Madeleine Alliot, la victime circulait à scooter, vendredi soir, quand elle aperçoit sa compagne discuter avec une autre jeune femme. « Il lui reproche de parler avec elle », assure la procureur. Et pour une raison qui reste à déterminer, Assen Lhake demande alors à sa concubine de quitter les lieux. Une bousculade éclate entre cette jeune femme et le Denaisien de 25 ans provoquée, selon certains témoignages recueillis par les enquêteurs, lorsqu'elle « brandit une serpette ». Son compagnon intervient pour « calmer les choses », poursuit la magistrate. Mais dans un contexte « de haine farouche entre les deux familles depuis plusieurs années », insiste-t-elle, et où « tout le monde est alcoolisé », deux neveux interviennent et une rixe éclate.

Le compagnon a la mâchoire fracturée par Assen Lahke, avant que ce dernier ne s'effondre frappé à coups de pied de table, puis à coups de pieds par les deux neveux. Grièvement blessé à la tête, le jeune père d'un enfant de cinq ans, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche à l'hôpital de Lille.
Une autopsie doit être pratiquée mercredi afin de confirmer les causes du décès.
Désormais, l'instruction va « s'attacher à rechercher les causes des tensions entre les membres des deux familles », insiste Marie-Madeleine Alliot, puisqu'il semble qu'elles (les tensions) soient véritablement à l'origine de « ce déchaînement de violence ». Pour l'heure, le pied de table utilisé lors de la rixe n'a pas été retrouvé par les enquêteurs. Et la compagne qui aurait sorti « la serpette » a été entendue avant d'être laissée libre. Les policiers n'ont trouvé aucune trace de l'objet tranchant.

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