jeudi 31 mai 2012

Chute mortelle à Tarbes : "Notre fille n'était pas SDF"

chute mortelle du haut de la statue de Danton

Les parents et l'oncle de Gwenola Le Floch, qui s'est tuée en chutant du haut de la statue de Danton, sont venus dire qu'elle n'était pas marginale, que ce soir-là, elle faisait la fête avec des copains et avait voulu relever un challenge.
Dans la nuit du 23 au 24 mai, à 0 h 45, une jeune femme âgée de 26 ans, qui avait entrepris d'escalader la statue de Danton, trônant face à la mairie de Tarbes, a fait une chute fatale. Grièvement blessée, elle est décédée deux heures plus tard, au centre hospitalier.
Ces faits, relatés dans notre édition du vendredi 25 mai et relevant d'une actualité particulièrement dramatique, ont plongé toute une famille dans le deuil. Ghislaine et Jean-Pierre Le Floch, les parents de Gwenola, domiciliés à Pau, accompagnés de son oncle, Dominique Le Floch, sont venus témoigner. « Notre fille n'était pas SDF, s'indignent-ils. Elle s'occupait d'enfants dans différents organismes : centres aérés, accueil périscolaire dans une mairie. Il y avait des bulletins de salaire à l'appui. »

"Parler de SDF, c'est stigmatiser une population"

Les obsèques se sont déroulées mardi et les parents, éprouvés par ce tragique événement, n'ont pas supporté qu'on utilise le vocable précité. Car ils trouvent que le terme SDF est discriminatoire. « Elle allait s'engager dans une formation de moniteur éducateur », indiquent le père et la mère.
Depuis le décès de leur fille qui, tiennent-ils à préciser, « était indépendante et avait son appartement à Billières », le couple se plaint de recevoir de « nombreux coups de fil de personnes attirées par les ragots ». De plus, des gens appellent aussi de Nantes, la ville dont la famille est originaire.
Cette famille éplorée tient aussi à faire la lumière sur les circonstances : « Elle avait fait la fête avec des copains, ils avaient un peu bu. Le challenge était d'enlever le bouquet fané qui était dans la main de Danton ». Cependant, ils trouvent que l'expression « quelque peu avinée » n'était pas appropriée.
Tout en reconnaissant que leur fille « aimait le mouvement punk », les parents de Gwenola, soulignent qu'elle s'habillait comme tout le monde quand elle gardait les enfants. « Être vestimentairement différent, ce n'est pas être à la marge, martèlent-ils. Parler de SDF, c'est stigmatiser une population. »
De plus, Jean-Pierre Le Floch, guide de haute montagne en vallée d'Ossau, ajoute, pour corroborer ces propos, qu'il travaille avec des associations et des gens en difficulté. C'est pourquoi, estime-t-il, « la valeur humaine ne se juge pas à l'aspect extérieur ».

http://www.ladepeche.fr/article/2012/05/31/1366076-notre-fille-n-etait-pas-sdf.html

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