dimanche 15 avril 2012

Collège de Florensac : deux versions du drame

Un périmètre autour du collège Voltaire complètement bouclé. Une scène du drame masquée par un jeu de voiles. Des collégiens en faction derrière les barrières : hier, de 13 h à 17 h, le village de Florensac a revécu cette fin de matinée tragique, du 20 juin 2011, jour où Carla, une collégienne de 13 ans, est décédée sous les coups portés par un adolescent de 15 ans. Il s’agissait pour le magistrat instructeur de Béziers de préciser la localisation et le nombre de coups portés par le garçon, en présence de ce dernier et d’une dizaine de témoins du drame.
À l’issue de cette reconstitution, les deux avocats avaient une lecture diamétralement opposée, des constatations. Pour le bâtonnier Josy-Jean Bousquet, avocat du mis en examen, la reconstitution n’a rien apporté de plus : "Les témoins ont donné chacun leur version. Certains ont fantasmé sur le nombre de coups portés mais au vu de cette reconstitution, la version de mon client correspond aux constatations du médecin légiste et à la réalité. Il a maintenu avoir donné deux coups. Dont un au moins mortel qui aurait provoqué la rotation de la tête et la section des vertèbres."

Le bâtonnier maintient sa position : "Je vais demander la remise en liberté de mon client. Cela va faire bientôt un an qu’il est enfermé et il a intégré la pleine mesure de son acte. Le maintenir plus longtemps en détention avant le procès ne servirait à rien."
Me Abratkiewicz, avocat de la famille de la victime, considère cette reconstitution comme un élément essentiel de l’instruction. Elle confirmerait la thèse qu’il défend depuis le début : "Le mis en examen dit qu’il n’a porté que deux coups de poing au visage, or quasiment tous les témoins ont vu trois, voire quatre coups portés, tant au visage qu’à la tempe et à l’arrière du crâne."
L’avocat maintient le caractère prémédité de l’agression : "La victime avait à peine posé un pied à la limite du collège, que le mis en examen lui a littéralement sauté dessus, asséné un crochet hyperviolent. Elle tente de s’enfuir mais il la rattrape et lui assène des coups en rafales. Il attendait sa proie." Pour lui, la nature des coups ne fait aucun doute sur leur dessein : "En tant que boxeur, il savait où porter les coups pour faire le plus de ravages possible. Le travail minutieux du magistrat instructeur confirme ce que disent les témoins qui ont entendu des craquements. Je pense qu’il avait l’intention de la tuer."
Les parents de Carla sont restés enfermés chez eux lors de cette reconstitution. "Je suis allé les réconforter. Ils sont révoltés car ils soutiennent qu’on aurait pu éviter tout cela", ajoute Me Abratkiewicz
http://www.midilibre.fr/2012/04/13/college-de-florensac-deux-versions-du-drame,485901.php

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