vendredi 30 mars 2012

Convaincue de son déni de grossesse

À Formerie, dans l'Oise, l'avocate de la mère qui a enterré ses deux bébés dans le jardin évoque déjà le déni de grossesse. Les corps étaient autopsiés jeudi.

Les deux nourrissons enterrés dans le jardin de cette Formione de 31 ans ont été autopsiés jeudi matin à l'institut médico- légal d'Amiens. Il s'agit pour les médecins de déterminer si les deux petites filles sont issues d'une même grossesse, comme l'indique la mère mise en examen pour ce double homicide, en détention provisoire à la maison d'arrêt de Beauvais.

C'est chez elle, au 49 de la rue du Maréchal-Joffre, qu'elle a avoué avoir accouché dans les toilettes «entre le 1er et le 15février», selon son avocate, Me Domitille Risbourg. «Elle avait mal au ventre, s'est mise à perdre du sang et quelque chose est tombé», explique son conseil, pour qui cette affaire s'apparente déjà à un déni de grossesse. «Ma cliente a toujours cru ne pas être enceinte

La jeune femme a ensuite enveloppé les enfants dans un linge, avant de les placer dans un sac et de les ranger dans la cabane du jardin. Ce n'est que deux jours plus tard qu'elle les a enterrés au pied de la maison. «Les bébés étaient-ils vivants au moment de l'accouchement ou pouvaient-ils prétendre à une vie?», s'interroge Me Risbourg. C'est la grande question que pose l'autopsie des corps. Les résultats détermineront la responsabilité de la mère. A-t-elle porté atteinte à la vie de ses enfants?

Si plusieurs voisins avaient remarqué un ventre arrondi durant plusieurs mois, la mère infanticide ignorait l'avancement de sa grossesse. Pas un seul rendez-vous n'avait été pris avec un gynécologue. «Elle continuait à avoir ses règles et prenait la pilule», poursuit son avocate. Il y a un an et demi, lors de la maternité de son dernier enfant, la jeune femme ne s'était rendue compte de sa grossesse qu'au bout de sept mois. «Elle n'avait pas pris un gramme», insiste Me Risbourg. «Je pense qu'elle avait peur que son compagnon la quitte si elle tombait de nouveau enceinte

D'autres corps?


Convaincue de la «fragilité physique» de sa cliente « diminuée par la vie», Domitille Risbourg décrit une jeune femme qui s'occupait seule des trois enfants - dont un d'un premier lit - tandis que le mari travaillait la semaine en région parisienne. Le week-end, il s'occupait de rénover la maison familiale malgré les difficultés financières. «Cette mère était isolée. Sa fragilité l'empêchait de se tourner vers les autres. Depuis sa garde à vue, elle ne cesse de pleurer.»

Reste maintenant à savoir si la Formione a connu d'autres dénis de grossesse. «La question sera posée.» Une longue enquête criminelle commence et d'autres investigations seront menées pour lever ce doute.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Convaincue-de-son-deni-de-grossesse

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