vendredi 17 février 2012

Les collègues d’Adeline sont "anéantis"

C’est insoutenable, lâchait hier matin Laurent Carratié, l’employeur d’Adeline Beau, recherchée depuis samedi dernier. Il règne une pression inimaginable dans le laboratoire. Autant le dire, les filles n’en peuvent plus d’attendre la nouvelle. Mauvaise, on s’en doute. Il faut qu’on sache pour décompresser, pleurer un bon coup et, enfin, faire notre deuil."
Le corps retrouvé dans l'Oeil Doux

Adeline Beau était disparue depuis samedi. Son corps a été retrouvé hier soir au Gouffre de l’œil doux, près de Vendres. La jeune femme avait une petite fille de 2 ans et demi et travaillait chez Carratié depuis trois ans.
Dans la pâtisserie, depuis sa disparition, on faisait contre mauvaise fortune bon cœur. Les sourires étaient de circonstance, mais les esprits étaient ailleurs. Les clients eux, parlaient du drame, en touchaient quelques mots gentils aux vendeuses. Certains même ont envoyé des lettres de soutien au personnel très affecté par la disparition d’Adeline. "C’est épouvantable ce qui leur est arrivé, assure cette fidèle cliente. Cette petite, j’ai dû la voir une fois ou deux, elle travaillait surtout derrière, mais qu’est-ce qu’elle était souriante et agréable."
"On se raccrochait à un tout petit espoir"
"Tant qu’on n’a pas retrouvé le corps, on se raccroche à un tout petit espoir, voulait encore espérer hier Laurent Carratié, physiquement très marqué. C’est ridicule mais cette fille, c’était un boute-en-train. Elle avait toujours un mot pour rire, elle était toujours prête à rigoler. Ça manque à toute l’équipe."
Ne sachant plus que faire pour ses employés, le pâtissier avait demandé une aide psychologique pour aider les salariés à passer ce cap difficile. "Je le fais pour eux, mais aussi pour moi. Je n’en peux plus. C’est inimaginable ce qui vient de nous tomber dessus. Vous savez, nous vivons un peu comme une famille. Nous parlons beaucoup entre nous. Et là, plus personne ne communique, ni ne plaisante. Il faut mettre un terme à cette histoire pour que nous puissions avancer."
"C'est comme ça depuis mardi"
Une caméra d’une équipe de télévision passe la porte du commerce sans prévenir. "C’est comme ça depuis mardi, se plaint le patron, qui visiblement supporte de moins en moins bien ces intrusions permanentes. Eux aussi, ils mettent une pression terrible. Ils veulent des informations, savoir comment nous allons. C’était une employée modèle, nous sommes sur les dents. Une fois qu’on a dit ça, qu’on leur a assuré que nous faisions bloc en attendant la nouvelle, nous ne pouvons plus rien dire. Il faut attendre". Hier soir, ils ont appris la triste nouvelle. Fondant en larmes.
"Ils s’étaient rencontrés sur un site internet"

L’ensemble des salariés et amis d’Adeline étaient au courant des difficultés de couple qu’était en train de traverser leur amie. Ils étaient tous très solidaires et unis autour d’elle.
"C’est cette solidarité qui a joué. Samedi, dès 7 h du matin, ses amies prévenaient qu’il y avait un problème, précise Laurent Carratié. Cette fille, même avec sa petite malade, elle venait travailler. Pourtant, sa gamine c’était tout pour elle. Mais elle aimait son travail et respectait énormément ses collègues."
"C'était bizarre"
"Ils se sont rencontrés sur internet, relate Julie, une de ses collègues de travail. Sur le site Tiilt, m’avait-elle expliqué. Et lui, s’était rapidement installé chez elle, presque imposé. Il faut dire qu’elle avait le cœur sur la main. Et bien qu’elle ait décidé de ne plus vivre avec lui, elle ne voulait pas le jeter dehors sans rien. Il avait même laissé son chien et ses affaires chez elle. Comme nous étions très soudés entre nous, elle avait évoqué ses problèmes avec Mansour. Nous savions tout, même ses disputes, elle nous en avait parlé", continue-t-elle devant son employeur qui reprend la parole.
"À Noël, nous avons fait un repas chez elle. Nous avons tous eu l’impression d’aller chez lui. Il avait mis ses photos partout. On ne voyait que lui en uniforme. C’était bizarre. Et il y a à peu près un mois, elle lui a dit que c’était terminé. Il se mêlait de l’éducation de la petite et trouvait à redire sur son travail et ses horaires. Elle ne l’a pas supporté."
http://www.midilibre.fr/2012/02/17/les-collegues-d-adeline-sont-aneantis,459128.php

Aucun commentaire: