vendredi 24 février 2012

Enquête après la mort de la fillette sous la dameuse

Au lendemain de la mort tragique d'une enfant de 12 ans, dont la luge s'est encastrée dans une dameuse, la vie avait repris son cours sur le domaine de La Mongie. Hier soir, une reconstitution du drame a eu lieu.
En contrebas du pont de neige, le flot de skieurs file sans discontinuer, avec légèreté et insouciance. Attisée par un soleil joueur, l'ardeur de ces milliers de vacanciers (La Mongie flirte avec les 12.000 journées-ski cette semaine) détone avec le malheur dans lequel la station a été plongée la veille. Un drame aux traces invisibles au lever du jour.
Pourtant, mardi soir, à 17 h 48, une fillette de 12 ans, originaire d'un village de Loire-Atlantique, a trouvé la mort dans des circonstances tragiques. Alors que le domaine était fermé, la fillette, accompagnée de son jumeau et d'amis, faisait de la luge à proximité de la piste du secteur débutants. Mais lorsqu'elle s'engage sur la pente du Turon, la jeune fille ne peut maîtriser la structure plastique ronde sur laquelle elle dévale et termine sa descente dans la fraise d'une des dameuses qui partaient, en convoi, prendre leur poste sur le Tourmalet. « Les véhicules remontaient le plat en direction du pont de neige, relate le directeur général du Grand Tourmalet, Henri Mauhourat. Les dameuses circulaient à très faible vitesse (9 km/h). La fillette a débouché de derrière la cabane du téléski et a heurté l'arrière de l'engin, au niveau de la fraise. » L'enfant, dont le père médecin-urgentiste est arrivé sur les lieux, est décédée sur le coup. Son jumeau a, lui, réussi à s'éjecter à temps. « Habituellement, à cette heure-là, je fais de la luge avec mes enfants, raconte cette maman vendéenne, témoin de la scène. Là, on est arrivés un peu plus tard. On a vu les dameuses arrêtées, l'agitation tout autour. On leur dit aux nôtres de faire attention, mais après, ça va très vite. En tout cas, pour nous, la luge c'est fini. »
Une enquête a été confiée à la compagnie de gendarmerie de Bagnères-de-Bigorre. Hier soir, une reconstitution était organisée sur les lieux du drame. « Le but est de cerner les circonstances de l'accident pour établir les responsabilités éventuelles, sachant que le domaine skiable était fermé », expliquait le procureur de la République Chantal Firmiger-Michel. Le GPS de la dameuse a été saisi tandis que son conducteur était entendu par les gendarmes. « C'est un agent d'expérience, un père de famille, qui travaille ici depuis plusieurs années et emprunte ce passage tous les jours, précisent les responsables de la station. C'est forcément très dur pour lui, comme pour les équipes qui répondent présent malgré cette semaine très difficile. Même si ce n'est rien à côté de la peine de la famille. »
Après les deux avalanches du week-end dernier, dont une mortelle, plusieurs agents (les dameurs mais aussi du personnel technique qui travaillait sur le téléski voisin) ainsi que les pompiers, choqués, ont été pris en charge psychologiquement. Quant aux agents, ils étaient très tôt sur le pied de guerre pour garantir le meilleur accueil au public et faire comme si… « On a fini quelques minutes avant l'accident, témoigne ce perchman du téléski du Turon. Du coup, on l'a tous appris ce matin. » Avec la même émotion. «C'est le genre d'accident qui n'arrive jamais. Et puis voilà… » se lamentait Jean-Michel Aguirre, le responsable de la communication de la station. Un drame qui ne manque pas d'interroger sur le partage du domaine skiable, même fermé.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/24/1291116-enquete-apres-la-mort-de-la-fillette-sous-la-dameuse.html

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