samedi 31 décembre 2011

Mort de Younes au Bizet belge : le père est renvoyé devant les assises de Mons pour meurtre, la mère est blanchie

Hier, nouvel épisode judiciaire dans l'affaire Younes : la chambre des mises en accusation de Mons (B) a rendu son arrêt. ...

Elle renvoie le père, Mohamed Jratlou, 69 ans, devant la cour d'assises de Mons pour le meurtre de son fils, Younes (en médaillon), âgé de quatre ans lors des faits. La mère, Naïma Jratlou, 44 ans, bénéficie d'un non-lieu et se voit entièrement blanchie alors qu'elle était toujours inculpée pour non-assistance à personne en danger. Cette décision confirme celle qui avait été prise le 25 octobre 2011 par la chambre du conseil de Tournai mais dont la procureure du roi avait fait appel dès le lendemain.
Pour rappel, dans la nuit du 24 au 25 octobre 2009, Younes disparaissait mystérieusement du domicile familial au Bizet belge, près d'Armentières. Ses parents n'avaient signalé sa disparition que le matin, assurant l'avoir cherché toute la nuit. Ils expliquaient que suite à une dispute conjugale, la mère avait quitté la maison, laissant une porte ouverte. L'enfant se serait alors enfui. Seize jours plus tard, il était retrouvé mort dans la Lys à Comines, en Belgique.

« La vérité »

Durant un an, les Jratlou n'avaient pas vraiment été inquiétés par la justice jusqu'à leur interpellation en octobre 2010. De nouveaux éléments indiquaient, entre autres, que l'enfant était mort par asphyxie à un moment très proche de sa disparition. Des fragments de tissu retrouvés sur le corps étaient également identifiés comme provenant des vêtements des parents. Des traces de sang avaient aussi été relevées dans la maison. Si Mohamed Jratlou est toujours détenu, sa femme avait été libérée quinze jours plus tard, tout en restant inculpée, et avait rejoint le domicile avec son fils aîné, Wazir, âgé de dix ans.
Hier, l'un de ses avocats, Me Parret, la disait « soulagée » en apprenant la nouvelle par téléphone : « C'est la fin pour elle de deux années de calvaire judiciaire. »
Une mère meurtrie que nous avons une nouvelle fois rencontrée chez elle, hier en fin d'après-midi, auprès de son fils. À aucun moment, elle ne condamne son mari. Elle répète qu'elle veut connaître la vérité. Ses avocats devraient pourtant se porter partie civile en son nom contre son mari. « Elle n'est pas persuadée de sa culpabilité mais nous espérons que les débats apporteront un éclairage. C'est notre seul moyen de participer au procès. »
Mohamed Jratlou, qui continue de clamer son innocence de sa cellule, encourt trente ans de prison. Me Magnée, son conseil, a décidé de se pourvoir en cassation : « Ce dossier résulte d'un ensemble d'indices mais d'aucune charge contre mon client. (...) Les fibres textiles retrouvées sur le corps pouvaient aussi se retrouver deux jours avant la disparition parce que l'enfant avait été gentiment pris dans les bras de son père. »
Le procès devrait avoir lieu courant 2012
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/12/30/article_mort-de-younes-au-bizet-belge-le-pere-es.shtml

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