dimanche 16 octobre 2011

Enseignante immolée. L'émotion silencieuse de Causses, le village de Lise

Depuis deux jours, au fur et à mesure que la nouvelle se répand, la stupeur gagne le petit village de Causses-et-Veyran, six cents habitants à trente kilomètres au nord de Béziers, dans l'Hérault. L'enseignante qui s'est immolée jeudi, au lycée Jean-Moulin, est une fille du pays. Lise a grandi ici et elle a racheté le bureau de poste désaffecté pour le réhabiliter en habitation principale.

La mort de son neveu et de son frère

Elle vivait ainsi à quelques groupes de maisons de celle de ses parents, deux retraités. Sa mère était professeur de mathématiques. Son père, un ancien économe de lycée.
« Pour le village tout entier, c'est un véritable cataclysme. Les habitants sont sous le choc », se contente de déclarer Gérard Baro, le maire du village qui doit veiller à la bonne organisation des obsèques qui se dérouleront lundi après-midi dans une stricte intimité familiale.
Lise, menait une vie sans histoire, en femme célibataire sans enfant. Elle avait dû faire face à des deuils familiaux, notamment le dernier qui avait bouleversé le village tout entier : la mort de son neveu adoré, Mathieu, garçonnet doué et plein de vie emporté par un cancer à l'âge de 8 ans. La mort dramatique de l'enfant remonte au 5 novembre 2010, voici bientôt un an. Cette famille de quatre enfants dont elle était l'aînée, avait traversé une autre tempête, celle de la mort accidentelle d'Alain son frère cadet, 19 ans, écrasé par un tracteur, en 1988.
« Nous n'avons pas connaissance d'éléments graves et récents de sa vie personnelle qui pourraient expliquer son geste », commente Claude Quittet, un professeur qui connaissait bien l'enseignante. Lui comme beaucoup de ses collègues soutiennent la thèse d'un sacrifice symbolique de sa personne, mûrement préparé alors qu'elle se trouvait aux prises à des difficultés d'enseignement et de tenue de classe pour cette rentrée 2011.
« L'enseignante avait bénéficié des conseils et de l'encadrement des inspecteurs de sa discipline afin de lui faciliter la gestion de sa classe. Elle était suivie par le service de médecine préventive », affirmait encore vendredi soir Philippe Willamier, l'inspecteur d'académie qui pointait aussi la fragilité personnelle de l'enseignante.
Lise sera inhumée lundi après-midi dans son village. Cette cérémonie familiale sera le prélude à une marche blanche qui pourrait avoir lieu le lendemain dans les rues de Béziers.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/10/16/1193573-l-emotion-silencieuse-de-causses-le-village-de-lise.html

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