mardi 27 septembre 2011

Drame familial: triple noyade dans les eaux d’une rivière

Trois membres d’une même famille se sont noyés en voulant sauver deux enfants tombés dans la rivière Wapishish, au nord de Saint-Fulgence, au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Deux garçons de six et huit ans jouaient avec un canard de chasse près du cours d’eau vers 18 h, samedi, quand l’appât en plastique est tombé dans la rivière. Ils ont voulu le rattraper en sautant à l’eau et ont été emportés à leur tour par le courant.
Les pères des deux enfants, Dominic et Benoît Dassylva, se sont alors jetés dans la rivière pour secourir leur fils.
« C’est le principe de l’enfant qui court après le ballon. Quand c’est ton enfant, tu te poses zéro question » a raconté le policier Giovanni Grenon.
Le père du jeune de huit ans a réussi à extirper son fils de la rivière, mais voyant que son frère Benoît et son neveu étaient toujours en difficulté, il s’est ensuite porté à leur secours.
Dans la panique, la mère du garçon de six ans, Nathalie Chouinard, a également sauté à l’eau.
C’est finalement l’autre maman, restée sur la rive, qui est allée chercher un gilet de sauvetage. Elle a pu le lancer au petit garçon en détresse et le sauver.
Les deux enfants étaient sains et saufs, mais les trois adultes manquaient à l’appel. La SQ a donc été appelée sur les lieux. Après quelques heures de recherche, le corps de la mère de famille a été récupéré en bordure de la rivière.
C’est Giovanni Grenon qui a découvert les corps à proximité du chalet familial vers 6 h 40, dimanche.
« C’est difficile pour nous, c’est moi qui ai retiré les deux frères de l’eau ce matin (dimanche), et hier (samedi), c’est moi qui suis allé chercher la dame aussi. C’est incroyable, c’est inhumain », a raconté le policier, des sanglots dans la voix.
Le plus jeune des enfants, aujourd’hui orphelin, demandait à voir ses parents, a poursuivi le policier. « Il disait : papa il est où? 20 minutes après, je trouvais sa mère. Ça fend le cœur ».
Les trois victimes, originaires Chicoutimi, étaient toutes dans la trentaine. Les deux couples possédaient un chalet à la pourvoirie Wapishish depuis plusieurs années.
L’identité des trois victimes devrait être rendue publique lundi matin, lorsque les policiers seront parvenus à rejoindre tous les membres de la famille, qui étaient pour la plupart partis à la chasse toute la fin de semaine.
Une grande famille de chasseurs endeuillée
Assistés d’ambulanciers, des policiers sont retournés dans la Zec Martin-Valin, près de Saint-Fulgence, dimanche matin, pour trouver Régis Dassylva et lui annoncer la mort de ses deux fils, Benoit et Dominic.
Il était parti à la chasse sur une île située à une trentaine de kilomètres de l’endroit où s’est joué le drame. Les policiers, qui ont eu la lourde tâche d’annoncer la triste nouvelle, ont dû faire preuve de doigté en raison de l’état de santé précaire de l’homme qui avait déjà subi un triple pontage coronarien.
« Ç’a été long parce qu’on ne voulait pas qu’il fasse une crise de cœur sur l’île, là-bas », a raconté le policier Giovanni Grenon.
M. Dassylva a reçu la nouvelle avec beaucoup de difficulté, mais il a pu rejoindre le reste de sa famille rapidement grâce à l’aide des policiers.
Une famille de chasseur
D’autres membres et proches de la famille partis à la chasse dans le même secteur ont appris la nouvelle, tard dimanche soir.
L’oncle des deux des victimes, Michel Dassylva s’est rendu immédiatement au chalet de ses neveux pour se recueillir, mais aussi pour sécuriser l’endroit laissé sans surveillance après le drame.
« Toute la famille est sous le choc, c’est une tragédie familiale », a dit la cousine des victimes, Fanny Dassylva.« La chasse est terminée cette année, oublions ça », a lancé Jean-Claude Bouchard, un autre membre de la famille, incapable de retenir ses larmes.
http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/actualites/faitsdiversetjudiciaires/archives/2011/09/20110926-045724.html

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