« Ce n’est pas parce que nous sommes des cas sociaux, vous pouvez le dire, que nous n’avons pas le droit d’avoir des logements corrects. » La tante de la petite Habby soupire. Elle est venue épauler Dominique Perrotey, le père de la petite fille de 4 ans, ex-compagnon de Jessica Moret. Ce dernier crie sa douleur.
Dans la nuit du dimanche 29 au lundi 30 novembre, un incendie s’est déclaré au 4 de la rue des Oiselets, dans le centre-ville de Saint-Quentin, dans l’Aisne. Une partie de l’immeuble est évacuée. Lors de leur progression, les pompiers vont découvrir, au deuxième étage, une mère et sa fille, intoxiquées. Elles n’ont pas pu être réanimées.
« Elle était capable de s’endetter pour la petite »
Dominique Perrotey, employé communal dans le village de Morcourt, près de Saint-Quentin, travaillait ce matin-là. « C’est un collègue qui a vu l’info sur son téléphone portable. Il m’a montré la photo, j’ai reconnu la rue, je suis parti. »Le père de famille voyait sa fille tous les jours, la dernière fois c’était dimanche. Il était séparé de Jessica Moret avec qui il avait eu trois autres enfants. La trentenaire avait eu deux autres enfants d’une union précédente. Mère de six enfants, sans emploi, elle vivait avec sa dernière fille. « Elle était capable de s’endetter pour la petite, elle aurait pu voler », témoigne le père.
Aujourd’hui, il met en cause les défauts de l’immeuble dans l’incendie. « L’agence n’a jamais rien fait pour les appartements », poursuit-il. Dominique Perrotey dresse la liste des défauts qu’il a constatés : fuite d’eau, électricité défaillante et cafards. « Le Velux de la chambre de la petite ne fermait même pas. Elle dormait avec le carreau ouvert. » Il se rendait tous les jours dans l’appartement de la rue des Oiselets pour voir sa fille. « Il n’y avait pas de lumière dans les escaliers, il fallait allumer son portable pour monter aux étages. Il n’y avait qu’une prise qui fonctionnait dans l’appartement, il y avait des fils partout. »
La mère défunte aurait écrit plusieurs courriers pour se plaindre du logement à l’agence. Contactée, la société immobilière dément formellement l’état des locaux décrit par le père de famille. « Les logements ont été refaits à neuf il y a deux ans. » Notre interlocutrice va même plus loin. « Un électricien est passé il y a quinze jours dans l’immeuble. Il n’y avait aucun problème électrique. » Quant à la mairie, elle a déclaré qu’aucun problème ne lui avait été signalé.
http://www.lunion.com/610378/article/2015-12-04/sa-fille-et-son-ex-compagne-sont-mortes-dans-un-incendie-a-saint-quentin-le-pere
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