« On vit vraiment dans un monde d’indifférence. Je suis très choqué… Et je culpabilise », lâche, d’une voix tremblante, Didier Viaud, la cinquantaine, l’un des habitants de la résidence Saint-Anne dans le quartier de Beauregard-Boufflers à Nancy. C’est dans cette résidence qu’a été découvert, samedi, en milieu d’après-midi, le corps sans vie d’un des locataires : Michel Auburtin, un retraité de 63 ans. La cause de la mort n’a rien de suspecte a priori. Il aurait succombé à un malaise. Une autopsie aura lieu pour le déterminer avec certitude.
Ce n’est toutefois pas le problème. Ce qui choque et pose question, c’est que le sexagénaire était mort depuis plusieurs semaines. Voire plusieurs mois. Comment est-ce possible ? La résidence Saint-Anne n’est pourtant pas une immense tour impersonnelle et anonyme où personne ne se fréquente.
C’est un petit bâtiment où tout le monde se connaît, au moins de vue. Deux étages. Douze logements. Et une population mélangée. Des retraités, des étudiants et des travailleurs célibataires. Les relations de voisinage y sont plutôt cordiales.
Les habitants s’étaient d’ailleurs rendu compte depuis un moment que le sexagénaire ne donnait plus signe de vie. Pas d’indifférence donc. En tout cas, pas totale.
Un solitaire
« La dernière fois que nous l’avons vu, c’était avant les vacances. Cela devait être mi-juin. Mais nous ne nous sommes inquiétés que vers la fin août », témoigne Jean Renoult, un retraité du premier étage. Pourquoi un si long laps de temps ? Il y a la période, bien sûr. Les vacances. Une absence n’a rien de bizarre à ce moment-là. Mais cela n’explique pas tout. Il y a aussi la personnalité du défunt. Discret. Pas de liens familiaux connus.
« C’était quelqu’un de solitaire. Il était sympa, il disait toujours bonjour mais il parlait peu », ajoute l’épouse de Jean Renoult. Son mari, elle et plusieurs autres locataires ont commencé à se demander où était passé ce voisin si discret lorsqu’ils ont remarqué que sa boîte aux lettres débordait littéralement de courrier. Ils se sont également rendu compte que sa voiture était toujours à la même place.
« Nous avons alors alerté à plusieurs reprises l’agence immobilière qui joue le rôle de syndic. Elle a appelé le portable de monsieur Auburtin et il n’y a pas eu de réponse. Les gens de l’agence nous ont alors dit qu’ils ne pouvaient pas faire plus. Sinon c’était une atteinte à sa vie privée », raconte Jacqueline Charrier, une retraitée qui habite le rez-de-chaussée depuis prés de 30 ans et sait tout, ou presque tout, de la vie de l’immeuble. Elle a cru un moment que Michel Auburtin avait été hospitalisé et que c’est pour cela qu’elle ne le voyait plus.
Mais elle s’est renseignée au début de semaine auprès de sa Mutuelle et on lui a indiqué qu’aucune dépense de santé n’avait été prise en charge depuis des semaines. Jacqueline Charrier n’a toutefois pas alerté la police. Car la ............. Lire la suite sur ce lien ... www.estrepublicain.fr
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