jeudi 21 mars 2013

Accident mortel à Fréjus: 4 ans ferme pour la conductrice ivre

En août 2010, cette mère de famille de 47 ans avait fauché une jeune de 20 ans qui marchait sur un trottoir. Un mandat de dépôt a été délivré à l’audience

Venue libre à la barre, avec un casier judiciaire vierge, Clotilde Clopet a été conduite sur le champ au quartier des femmes de la prison des Baumettes. Le tribunal correctionnel de Draguignan a en effet condamné hier une mère de famille de 47 ans à quatre ans de prison ferme, avec mandat de dépôt à l'audience, pour un accident mortel de la circulation qui s'était produit à Fréjus dans la nuit du 9 au 10 août 2010.

Pour allumer une cigarette

Le drame s'était produit vers minuit, sur la rue Gallieni. Arrivant de l'avenue des Iles d'Or, la conductrice avait perdu le contrôle de sa voiture, qui était montée sur le trottoir de droite où marchait un groupe de jeunes en direction de la Gabelle.

Nader, 20 ans, avait été fauché par la voiture, sa tête percutant le pare-brise, avant d'être projeté à plus de 10 m. Un grave traumatisme crânien avait ensuite entraîné son décès.

Sur le coup, Clotilde Clopet, qui revenait du restaurant avec son fils de 9 ans sur le siège arrière, ne s'était pas souvenue des conditions de l'accident. Il est vrai qu'elle avait une alcoolémie de 2,85 g/l.

« Je me souviens que je voulais allumer une cigarette. Je tenais le volant d'une main, et je me suis penchée pour prendre l'allume-cigare.

« J'aurais préféré mourir contre le mur et ne pas tuer ce gosse. Toute ma vie je porterai cette croix. »

Le prix de la vie

Aux intérêts de la famille de la victime, Me Mohamed Bourguiba a jugé la prévenue « totalement irresponsable de prendre le volant », et demandé au tribunal de faire « une application stricte de la loi pénale ».

« On est là plus près de l'homicide volontaire que de l'homicide involontaire, a estimé le procureur Laurent Robert en relevant une alcoolémie quatre fois supérieure au taux délictuel. C'est comme se balader avec une arme, en tirant avec les yeux bandés. On a une probabilité de tuer quelqu'un. »

Il en a appelé à la fermeté du tribunal, « parce que la vie a un prix », en demandant quatre ans de prison ferme avec mandat de dépôt, l'annulation du permis de conduire et l'interdiction de le repasser avant cinq ans.

« Elle n'a jamais été condamnée. Elle est brisée sur le plan familial et professionnel. Elle est rongée par le remords, a plaidé Me Roméo Lapresa.Il ne faut pas réduire l'homme à son acte. »

Son appel à une sanction modérée n'a pas été entendu par le tribunal, qui a suivi les réquisitions du procureur.

http://www.varmatin.com/actu/frejus

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