Un rassemblement demain en hommage à la sans-abri décédée à Compiègne

Avec plusieurs associations du département, la Compiégnoise Laurence Rossignol, sénatrice (PS) de l’Oise, a prévu d’organiser un rassemblement demain à 19 heures, sur la place de l’hôtel de ville de Compiègne, afin de rendre un dernier hommage à Muriel Lasalle, cette SDF de 46 ans décédée samedi soir. « Cette mort est infiniment triste. Mais ce n’est ni une fatalité, ni une banalité. Notre émotion est aussi grande que notre révolte », déclare l’élue.
L’autopsie prévue hier pour déterminer les circonstances exactes de la mort de Muriel Lasalle, survenue à Compiègne samedi soir, n’a toujours pas eu lieu. En raison d’une surcharge de travail à l’hôpital de Creil, elle ne devrait pas avoir lieu avant demain. Si, initialement, la thèse d’un décès lié au froid ne semblait faire guère de doute, la préfecture et le ministère public affirmaient dans un communiqué commun publié dimanche soir « que la mort serait due à un arrêt cardiaque sans lien avec une hypothermie ».
Reste que la victime avait des problèmes de santé et que le froid peut affecter le cœur, surtout en cas de maladie cardio-vasculaire. « Les thromboses artérielles, AVC ou encore infarctus du myocarde augmentent généralement pendant les périodes de grand froid », affirme un cardiologue de la cité impériale. Par ailleurs, la sans-abri, d’après le témoin qui l’a recueillie chez lui, « était bleue et tremblait de froid » au moment où elle a sollicité son aide.

Des psychotropes dans le sang

Mais, selon le parquet, l’hypothèse d’une mort due au froid s’érode peu à peu. « Des analyses toxicologiques ont relevé un fort taux de benzodiazépines dans le sang de la victime. On n’exclut donc pas une prise médicamenteuse qui aurait pu occasionner des difficultés cardiaques. D’autant qu’elle avait une très mauvaise santé », affirme Ulrika Delaunay- Weiss, procureur de la République de Compiègne.
Les benzodiazépines sont des psychotropes utilisés dans le traitement de l’anxiété, de l’agitation psychomotrice, de l’insomnie, des convulsions ou encore dans le contexte d’un syndrome de sevrage alcoolique et peuvent avoir des effets secondaires dangereux en cas d’accoutumance.
Muriel Lasalle est-elle morte de froid ou d’une autre cause? Aucune différence pour Laurence Rossignol. « On peut toujours donner de bonnes explications, mais les faits sont là. Cette femme a sonné à une porte pour mourir dans une maison. C’est bouleversant. Si la vérité est violente, il faut néanmoins l’affronter. La politique de prise en charge des marginaux est un échec », estime-t-elle.
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