vendredi 17 avril 2015

Besançon : drame à huis clos aux Clairs-Soleils

Selon ses amis, il était un colosse aux pieds d’argile. Mohammed Djidal, 39 ans, a été retrouvé mortellement blessé à l’arme blanche, dans l’appartement de sa mère, jeudi, vers 12 h 30, au rez-de-chaussée du 76B rue de Chalezeule, dans le quartier des Clairs-Soleils, à Besançon.
C’est son frère qui a fait la macabre découverte. En arrivant, il a trouvé la porte fermée, verrou tiré de l’intérieur et un meuble poussé contre. Leur mère, âgée de 70 ans, et atteinte de la maladie d’Alzheimer, était également blessée, des coupures notamment au dos. Elle a été rapidement prise en charge par les sapeurs-pompiers et le SAMU, tandis que les enquêteurs de la sûreté entamaient leurs constatations.

« En grande souffrance »

Très rapidement, la thèse d’un possible suicide s’est fait jour. Non confirmée par la police qui gardait hier soir à juste titre toutes les hypothèses ouvertes. Mais pour ceux qui l’entouraient depuis des mois et des mois, c’est bien à un accès de démence que l’homme a succombé. « Il était en très grande souffrance », lâche Areski Mebarek, bien connu du monde associatif bisontin. « Je l’avais vu encore hier pour le soutenir. » Le quartier est sous le choc de la nouvelle. « C’était un mec comme ça, une force de la nature, un bosseur… » Plaquiste de métier, Mohammed Djidal avait ouvert un snack à proximité du foyer des Oiseaux, rue des Cras. « Il avait fait quelque chose de magnifique mais en pleine période des travaux du tramway, ça n’a pas tenu. »
Pour Boumedienne, un ami d’enfance, Mohammed Djidal avait trébuché sur trop d’embûches dans sa vie. « Depuis quelque temps, il ruminait beaucoup. Et puis, coup sur coup, il y a eu le décès de son père, la maladie de sa mère, un divorce et l’éloignement de ses trois enfants, âgés de 3 à 12 ans, qui ont suivi leur maman à Lille. »
« C’était pourtant un fort caractère mais il était l’aîné et devait faire face à beaucoup trop de choses car son frère aussi était malade », ajoute Areski Mebarek. « On n’a pas été assez à ses côtés », se mortifie Boumedienne. « Mais on a nos vies. Il aurait fallu être avec lui 24 heures sur 24. Il n’osait pas nous déranger quand il allait mal… »

Ses amis mortifiés

Ses amis sont unanimes : « Il était toujours là pour aider tout le monde. On l’appelait et il n’y avait pas d’heure qui tienne. Il pouvait aller au feu pour les autres ». Si chacun s’inquiétait de l’état de dépression dans lequel se trouvait plongé Mohammed Djidal, aucun n’envisageait cette issue tragique. « Il n’avait jamais évoqué l’idée même du suicide. J’espère qu’il trouvera la paix et sera accepté dans sa dimension d’homme. »

http://www.estrepublicain.fr/edition-de-besancon/2015/04/16/besancon-drame-a-huis-clos-aux-clairs-soleils

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