samedi 20 décembre 2014

Marche blanche : «Personne ne doit oublier Quentin»

Une marche blanche est organisée cet après-midi à Toulouse à la mémoire de Quentin Fisset-Bonfanti, tué à 21 ans d'un coup de couteau début mai. Entretien avec sa mère, Marie-Ange Bonfanti.
C'était un soir d'anniversaire surprise, dans la nuit du 10 au 11 mai devant le Puerto-Habana, à Toulouse. Venu avec des copains fêter l'un des leurs, Quentin Fisset-Bonfanti est mort touché de trois coups de couteau dont l'un mortel. L'enquête et l'instruction peinent à cerner les responsabilités des individus mis en examen. Pour les proches de Quentin, qui avait 21 ans, impossible d'oublier. Ils se réunissent aujourd'hui à 14 heures à la prairie des Filtres et marcheront jusqu'au Capitole autour de Marie-Ange, la mère de Quentin.
Pourquoi organisez-vous cette marche ?
Pour que l'opinion publique n'oublie pas Quentin. Moi il n'y a pas un jour, une heure, presque une minute où je ne pense pas à lui. Mais les autres ? Toute cette violence, ces bagarres… Rien n'a changé.
Vous aimeriez une prise de conscience ?
Je voudrais que la justice se montre plus sévère, que les peines pour ces actes gratuits soient exemplaires. Quentin est mort en mai, Christophe Cappellari une semaine plus tard. Il y en a eu encore un autre en septembre (Yliès El-Ouadouari N.D.L.R.). Certains s'en sortent mais des bagarres avec des couteaux, à Toulouse, c'est toutes les semaines.
À qui la faute ?
Je l'ignore mais les jeunes garçons, ceux qui ont l'âge de Quentin, doivent comprendre que Toulouse et la France ne sont pas en guerre. Il faut arrêter, réfléchir. Parce qu'après, quand le coup a été donné, c'est trop tard.
Cette semaine deux accusés étaient jugés pour le meurtre de Jérémy Roze. Suivez-vous le procès ?
C'est difficile d'affronter quelque chose qui ressemble tellement à ce que Quentin a vécu. Je comprends ce que vivent les proches de ce monsieur. Je sais qu'ils souffrent comme nous nous souffrons tous les jours.
Où en est l'enquête sur l'agression de votre fils ?
Je l'ignore. On m'a demandé d'être patiente. La justice doit faire son travail. Jérémy Roze a été tué voilà plus de trois ans. Le procès vient de se tenir. C'est long. Cette attente aussi est difficile à supporter.
Pensez-vous aux agresseurs de Quentin ?
Je ne veux pas qu'ils oublient. Eux vivent, deux d'entre eux sont même libres ! Ils vont passer les fêtes en famille, ou avec leurs proches. Pourtant, ils savent ce qu'ils ont fait. Ils savent qu'ils ont tué mon fils.
Les fêtes, Noël, cela va être douloureux sans Quentin…
Quentin va me manquer à Noël mais, en réalité, il me manque tous les jours, que ce soit Noël ou aujourd'hui. C'est aussi pour ça que nous marchons samedi après-midi. Pour que personne ne l'oublie.
http://www.ladepeche.fr/article/2014/12/20/2015648-marche-blanche-personne-ne-doit-oublier-quentin.html

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