dimanche 21 décembre 2014

Ils ont marché pour ne pas oublier Quentin

La famille de Jérémy Roze a marché à l'arrière du cortège. Discrète dans cette manifestation silencieuse qui cheminait lentement de la Prairie des Filtres à la place du Capitole, hier à Toulouse. Arrivés au pied du Donjon du Capitole, ses parents et son frère se sont avancés discrètement, pour embrasser Marie-Ange Bonfanti, la mère de Quentin Fisset, tué début mai d'un coup de couteau. Entre les deux mères peu de mots mais une émotion. Et entre la mort de ces deux garçons de 27 et 21 ans, trois ans et, malheureusement, le sentiment qu'à Toulouse la violence compromet toujours des auteurs et des victimes.
«Le verdict rendu contre les assassins de Jérémy montre que les magistrats et les jurés populaires en ont assez de ces meurtres gratuits», analyse Christian Roze. Son fils Benjamin insiste : «Il faut que ça cesse !»
La famille Roze aimerait que l'arrêt de la cour d'assises de la Haute-Garonne fasse «jurisprudence». Ce n'est pas possible. Mais déjà, si ce drame et la dureté du verdict (perpétuité et 20 ans de prison) pouvaient alerter et inciter les jeunes bagarreurs à laisser leur couteau à la maison, un progrès important serait accompli.
Début mai, Quentin Fisset-Bonfanti a été touché en plein cœur par un couteau lors d'une bagarre démarrée sur un détail ridicule, la chute accidentelle d'un scooter, devant le Puerto-Habana, à Toulouse. «Je ne veux pas qu'on l'oublie», répète sa mère. La présence hier d'une grosse centaine de personnes pour l'accompagner et la soutenir l'a réconfortée. La réaction des passants dans la rue montre aussi que ces drames à répétition marquent la mémoire collective. Passée la réaction initiale «Encore une manif…», les nombreux passants de ce samedi après-midi ont tous respecté le cortège et sa douleur. Et l'accueil d'une délégation à la mairie par l'adjoint de permanence Pierre Esplugas montre que la municipalité ne veut pas négliger ce combat-là.
http://www.ladepeche.fr/article/2014/12/21/2015841-ils-ont-marche-pour-ne-pas-oublier-quentin.html

Aucun commentaire: