jeudi 18 décembre 2014

Bébé mort de Saint-Tropez: le terrible récit d'un bonheur parti à la dérive

La macabre découverte, mardi à Saint-Tropez, serait liée, selon les enquêteurs, à la disparition d'un enfant de 10 mois, il y a 6 jours à Bordighera. Sa mère a reconnu l'avoir noyé: un fait rarissime.
Froide. Comme la mer dans laquelle elle n'a pas hésité à plonger cette nuit-là. Son bébé de 10 mois attaché sur le ventre. Avant de l'abandonner au gré du courant ligure…
Natalia Sotnikova, la maman du petit Semyon, n'a rien nié. Elle n'a pas fait de mystères quand elle s'est expliquée, jeudi dernier, devant le procureur Grazia Prandella, en charge de l'enquête.
Sans regret, ni angoisse. Elle a raconté son horrible nuit. Sa terrible histoire. Celle d'une mère à la dérive. D'un bébé qui ne connaîtra pas Noël. Qui plonge plusieurs familles dans la douleur. Détruites et hantées par une seule question : pourquoi ?
C'est dans le cadre idyllique du Grand Hotel del Mare, à Bordighera, que Natalia a craqué.
« Mettre un terme à ses souffrances »
Mercredi 10 décembre, le petit Semyon, presque 10 mois, enchaîne pleurs et hurlements. Vraisemblablement ceux d'un bambin terrassé par la douleur de ses premières dents.
Mais, dans la tête de Natalia, c'est du délire. Elle imagine Semyon atteint de schizophrénie. « Une pathologie qu'il a héritée de ma mère », explique au magistrat Natalia. Une maladie qui a marqué la belle quadra, si soucieuse de son apparence et de son alimentation. « Ces crises d'épilepsie à répétition, je n'en veux pas pour mon fils ! Je veux lui éviter toutes ces souffrances. » C'est l'explication qu'elle délivre au procureur Prandella. Pourtant, jamais ce type de symptôme n'a été diagnostiqué chez l'enfant.
Alors Natalia - qui étrangement fait chambre à part avec son mari - prend Semyon avec elle. À 2 heures du matin, au volant de la luxueuse BMW immatriculée en Allemagne du couple, elle prend la route sinueuse du bord de mer. Passe Ospedaletti et traverse San Remo. Avant de s'arrêter sur le parking du Carrefour Market, situé au-dessus de la plage de Bussana, à la sortie est de San Remo. Après ses déclarations, les caméras de surveillance qui jonchent la route confirmeront le récit de « madre-killer », comme l'ont surnommée les journaux italiens.
« Je l'ai jeté à la mer »
Là, dans une pénombre totale, Natalia emprunte les escaliers biscornus qui descendent sur une crique de galets et de détritus charriés par la mer. Semyon est au chaud, dans le porte-bébé placé sur le ventre de Natalia. Ultime instant de bien-être entre une mère et son enfant.
L'athlétique femme d'affaires se jette à l'eau. Une eau que l'on devine glaciale au mois de décembre. Elle nage vers le large. Au début, pense-t-elle mettre fin à ses jours en même temps qu'à ceux du petit Semyon ? Finalement, au bout de deux cents mètres, elle constate que l'enfant ne respire plus. Elle détache alors le porte-bébé. Qui s'éloigne, emporté par le courant. Alors qu'elle finit par rejoindre la plage. « L'envie de revoir mon mari », explique-t-elle.
À son retour à l'hôtel, le personnel du palace 5 étoiles s'inquiète du comportement de Natalia Sotnikova, la riche cliente sortie deux heures plus tôt avec son enfant, de retour toute seule, trempée. Le lendemain matin, l'hôtel préviendra les carabiniers.
Auparavant, dans la chambre de son mari inquiet de la voir debout en pleine nuit, sans Semyon, elle déclare froidement : « Je l'ai jeté à la mer. »
http://www.nicematin.com/derniere-minute/bebe-mort-de-saint-tropez-le-terrible-recit-dun-bonheur-parti-a-la-derive.2030120.html

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