lundi 22 septembre 2014

AZF : mémoire, douleur et divisions devant les grilles

Plusieurs centaines de personnes ont commémoré hier le treizième anniversaire de la catastrophe AZF. La cérémonie officielle se tenait pour la première fois devant l'entrée reconstituée de l'ancienne usine. Mais les divisions sont toujours là.
Pour la première fois depuis la catastrophe AZF du 21 septembre 2001, anciens salariés, victimes, familles de victimes, Toulousains et officiels se sont réunis devant les grilles récupérées de l'ancienne usine. Entre les deux postes de garde reconstitués à l'identique après un an de travaux, le décor semble «plus familier ». Il n'en est pas moins douloureux. Les minutes de silence se succèdent avec des participants différents, devant la stèle des disparus de l'association Mémoire et solidarité d'abord, puis devant le mémorial aux disparus une centaine de mètres plus loin. Le retentissement de la sirène, à 10 h 17, serre toujours les gorges. Il précède la lecture, par Gérard Ratier, président de l'association des familles endeuillées, des noms des 31 victimes.

Remise des clés

Un peu à l'écart, Abdelkader Daoud, sous-traitant à l'usine AZF, fait partie des 2 500 blessés de ce 21 septembre. «C'est une journée difficile. J'étais à 50 mètres du cratère, j'ai perdu des collègues. Mais cette usine, c'est aussi 25 ans de ma vie et je n'y ai pas passé que des mauvais moments », témoigne le Toulousain, les yeux au bord des larmes, avant d'aller découvrir, dans le poste de garde Sud, reconverti en salle municipale, les photos de l'ancienne usine et du site. Les clés du poste de garde Nord, tout de verre et de métal, ont été symboliquement remises à l'association Mémoire et Solidarité qui regroupe la plupart des anciens salariés. «Nous voilà enfin dans un décor plus familier», souffle son président Jacques Mignard pour qui la catastrophe «reste toujours inexpliquée». «C'est aujourd'hui le jour où Toulouse se souvient, où nos pensées vont vers les blessés, les disparus, les endeuillés mais c'est aussi celui où nous refusons l'antagonisme des mémoires. Ce lieu dit ce qu'il s'est passé ici pendant huit décennies. Le 21 septembre ne doit pas effacer la mémoire industrielle de notre ville. Une mémoire n'efface pas l'autre » a souligné le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/09/22/1956231-azf-memoire-douleur-et-divisions-devant-les-grilles.html

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