mercredi 27 août 2014

Drame de Laas : les commissaires n'étaient pas du bon côté de la route

48 heures après l'accident qui a coûté la vie à trois Gersois, lors de la course de côte de Laas-Tillac, le procureur de la République fait un point sur l'avancée de l'enquête.
«Il existe une contradiction entre les emplacements sur lesquels se trouvaient les commissaires de course lors de l'accident et le plan de sécurité avalisé par la commission de sécurité», annonçait, hier, Pierre Aurignac, procureur de la République, lors d'une conférence de presse au palais de justice d'Auch. Au moment de l'accident, les commissaires de sécurité ne se trouvaient pas du bon côté de la route. Ils devaient en effet se trouver à gauche de la côte de Laas, à l'intérieur du virage, sur le poste n° 3.
«Avant le début des essais, le directeur de course briefe ses commissaires, explique le procureur. Ensuite, un véhicule transporte et dépose les binômes à leurs emplacements (N.D.L.R. : donc, à gauche de la route).» Ainsi, d'après la phase d'audition des témoins de l'accident, les commissaires de sécurité et le photographe se seraient déplacés, de leur plein gré, avant le début des essais chronométrés, sur un emplacement non conforme au plan de sécurité.
Entendu par les enquêteurs, le directeur de course affirme avoir vu les commissaires de sécurité sur le côté droit du virage. «Selon lui, il ignorait (cependant) qu'ils ne devaient pas se trouver à droite de la côte, sur le plan de sécurité fixé par arrêté préfectoral», rapporte le procureur, qui rajoute : «Il n'y avait personne pour leur dire de revenir à leur place et le directeur de course n'a pas été au fait de leur déplacement.»
Les essais chronométrés auraient débuté. Les commissaires seraient alors restés du mauvais côté de la route, suivis de près par le photographe, qui, selon les organisateurs de la course entendus à la gendarmerie, avait été accrédité pour prendre des photos «sous la condition exclusive qu'il soit toujours accompagné par les commissaires de sécurité».
Alors que la Simca 1 000 verte montait la côte, «le pilote aurait fait une embardée dans le virage précédent et aurait tenté de rétablir sa trajectoire en donnant un coup de volant à droite».
Le procureur confirme que la voiture a tapé contre une botte de paille qui se trouvait le long de la glissière de sécurité. La rigidité de la voiture aurait fait qu'elle aurait glissé contre la glissière avant de faire un vol plané, fauchant les trois victimes sur son passage. «Cette perte de contrôle reste un fait de course. Rien ne montre que le pilote a pris un risque de nature à l'incriminer.»
Une quinzaine de témoins ayant, pour le moment, été entendus, les auditions et les investigations techniques se poursuivent. La phase d'expertise permettra la reconstitution du scénario et la vérification de la conformité de la glissière de sécurité, de la route, ainsi que celle du véhicule accidenté. «Il reste encore de nombreux points à élucider», indique le magistrat. Le juge d'instruction d'Auch sera saisi très prochainement, afin de dégager des responsabilités pénales.» Une information judiciaire au chef d'homicides involontaires sera ouverte dans une dizaine de jours.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/08/27/1940084-drame-laas-commissaires-etaient-bon-cote-route.html

Aucun commentaire: